Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Fort de LIOUVILLE

Publicité
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 65 997
Archives
Fort de LIOUVILLE
26 septembre 2014

27 Septembre

27  7bre 1914 A 5h20 commencement du bombardement.

Ordres donnés à l'artillerie (tourelles): Suivez très attentivement ce qui se passe sur le champ de bataille au Nord et Nord.Est  d'Apremont. Battez  tout ce qui s'oppose à la marche en avant de nos troupes. Sur tranchées, points difficiles où nos troupes trouvent les points de résistance et soyez prêts à couvrir par un feu violent toute marche rétrograde des nôtres.

6h25 A 5h30 Tourelle 75 ouvre le feu

A 6h25 tourelle 155 ouvre le feu

A 8h Tourelle 75 partiellement obstrués par un soulèvement de béton.

A 8h20 ordres donnés à l'artillerie par suite de communications faites par le Colonel Ct 32 Brigade:

Tourelle 155: Battre Village Varnéville et versant N.O. de la trouée.

Dès que la tourelle 75 sera remise en état de tirer, les objectifs seront les suivants. Trouée et pente N.O. de Varnéville. A ce moment la tourelle 155 changera d'objectif et dirigera son tir sur la lisière Bois du Jura.

Remis au Colonel Artie P1 (Première) partie 16° corps, 32e brigade un rouleau de fil téléphonique pour nous mettre en communication

A 9h15 Tourelle 155 cesse son feu . Appareil de pointage déréglé.

Reçu dépêche chiffrée à 9h30 venant de Verdun

A 10h Reçu renseignements suivants par le sergent Pugnant en liaison avec le Colonel du 29° de Ligne

1 Bon attaque le bois Jura par le Sud.Ouest

Le 29° passant par la forêt d'Apremont, attaque le bois Jura par le Nord.Ouest. Un de ses Bataillons exécutera un mouvement tournant, attaquera le Nord, alors que notre Bon du 13e attaquera par le Sud.

Ordre est donné aux tourelles d'ouvrir le feu sur ces différents points, mais la tourelle de 75 n'est pas encore en état de fonctionner. Elle ouvrira le feu dès qu'elle le pourra.

A 10h21 tourelle 75 ouvre le feu(tir à la circulaire par coup non observé)

A 10h30 Tourelle de 155 ouvre le feu.

A 11h30 la tourelle de 155 est hors service par suite de la rupture du tuyau de la pompe. Les tuyaux de rechange sont ensevelis sous les décombres.

Le Médecin Major profitera de la nuit et d'une accalmie du bombardement pour faire inhumer les deux soldats maort laissés dans le fossé du fort de Liouville et les trois hommes tués à St Agnant.

Il demandera les hommes de corvée necessaires à l'Infanterie.

Ordre à lire à la garnison

Le gouverneur défend de la façon la plus formelle de placer les troupes de piquet dans les abris cavernes. Ces hommes sous le commandement de leurs chefs devront se tenir groupés sous la galerie du Parados. Libre à eux de s'asseoir et de se coucher Ces soldats sont appelés à marcher les premiers et à vendre chèrement leur vie pour la défense du fort. Les placer dans un magasin caverne, c'est faire douter de leur courage et des bons résultats que devra amener  leur entrée vigoureuse en action. Le gouverneur rappelle pour la dernière fois que la galerie du Parados seule et les abris cavernes sont à l'abri du bombardement: exception faite des prises d'air sous lesquelles on ne devra jamais se tenir. Lors de sa prise de commandement dans le fort, artilleurs et fantassins paraissaient tous disposés à faire tout leur devoir jusqu' au bout, il espère ne pas se tromper. Tous ces soldats français travaillent aujourd'hui  chacun d'après son arme à défendre la France c'est à dire nos pères, nos mères, nos femmes, nos enfants, nos biens, le courage seul que nous saurons montrer partout les sauvera de la misère et de la honte. Tout autour de nous, nous voyons ces braves Soldats français, verser généreusement leur sang pour la Patrie. Jusqu'aujourd'hui leur tâche qu'ils ont Si bien remplie leur demande beaucoup plus de courage qu'à nous qui n'avons à subir qu'un bombardement à l'abri. Le Gouverneur compte donc sur tous pour surmonter l'épreuve que l'on nous demande et ne pas s'affoler pour un mur qui tombe. Cette conduite ne serait pas digne  d'un soldat français. Le gouverneur prie à nouveau les Cts de Bie et le Cne Ct la Cie d'Infanterie de veiller à ce que personne ne cherche à se mettre à l'abri en dehors de la gaine du Parados, les abris cavernes pour les hommes qui ne sont pas de service.

A 16h40 Le couloir de la tourelle 75 s'effondre et ensevelit 3 soldats. La tourelle 75 ne peut plus être utilisée

Ordre à lire à la garnison

Le gouverneur a la douleur de faire part à la garnison du fort de la mort de 3 soldats qui ont été engloutis dans le couloir de la tourelle 75. Ces hommes sont morts en faisant bravement leur devoir. Le gouverneur défend de s'approcher de cette tourelle qui menace ruine.

A 17h le bombardement cesse.

Des ordres identiques à ceux qui ont été donnés ces jours derniers sont donnés aux différentes unités pour la propreté des locaux et le service de sécurité pendant la nuit.Convocation commission de défense: ...... (mot illisible) du télégramme pour diminuer l'effectif du fort.

 

Journal des artilleurs

 

5h20. Commencement du bombardement

Ordres donnés à l'artillerie( tourelles): "suivez bien attentivement ce qui se passe sur le champ de bataille au Nord et Nord Est d'Apremont. Battez tout ce qui s'oppose a la marche en avant de nos troupes. Surveillez les tranchées, points difficiles où nos troupes trouvent de la résistance et soyez prêts à couvrir par un feu violent toute marche rétrograde des nôtres"

5h30. La tourelle de 75 ouvre le feu

6h25. La tourelle de 155 ouvre le feu

8 heures. arrêt de tir de la tourelle de 75: par suite d'un soulèvement du béton de la collerette qui empêche le pointage

8h20. ordres reçus a la suite d'une communication du colonel Comt la 32e brigade:" Tourelle de 155: battre le village de Varnéville et le versant N.O de la trouée. Dès que la tourelle de 75 sera remise en état de tirer ses objectifs seront les suivants: Trouée et pente n.o de Varnéville. A ce moment la tourelle de 155 arrête changera d'objectif et dirigera son tir sur la lisière du bois Jura."

9h15. La tourelle de 155 arrête son feu. L'appareil d'enclanchement de la pièce de gauche est cassé

10 heures. A la suite de renseignements reçus concernant l'attaque du bois Jura. ordre est donné est donné à la tourelle de 75 de prendre comme objectifs les lisières sud.ouest et nord de ce bois. La tourelle n'étant pas encore en état de tirer ouvrira le feu dès qu'elle le pourra

10h25. La tourelle de 75 ouvre le feu(tir à la circulaire)

10h30. La tourelle de 155 ouvre le feu

11h30. La tourelle de 155 est mise hors service par suite d'une nouvelle rupture du tuyau de la pompe du canon de gauche. Impossible de remplacer le tuyau

16h40. Par suite de l'explosion d'un obus de gros calibre avec retard à proximité du couloir d'accès de la tourelle de 75, un pied-droit est chassé dans le couloir et s'effondre en partie; trois canonniers de la 12e Batterie sont ensevelis et tués sur le coup.

17 heures. Le bombardement cesse

Convocation de la Commission de défense.

Incidents aux tourelles:Tourelle de 155. un appareil d'enclanchement se casse; le tuyau de raccord de la pompe à l'appareil télescopique  éclate

Tourelle de 75. Soulèvement du béton de la collerette. même incident des douilles que les jours précédents

le cpt Guenot écrit dans son cahier :

Je quitte l’hôpital de Commercy, nous montons dans le train à 11h30. font le voyage avec moi : le Cdt SIMON (dragon), le Cne DELU et le S/Lt VERSCHNEIDER du 13°R.I. blessé en attaquant les tranchées que les allemands avaient déjà construites  en avant d’Apremont. (le 25/9 le 13°R.I. attaque Apremont sans succès mais occupe la Redoute de Bois Brulé)

Arrêt à Neufchâteau où se trouve un grand hôpital d’évacuation.

Tout le long du chemin nous sommes l’objet de beaucoup d’attention (distribution de boissons chaudes et de repas).

Le lt Papin écrit :

Vers 5 heures, on essaye de déblayer la batterie 4 qui, dûment repérée, est reprise sous les feux.

La dalle de béton armé qui protège le couloir d’accès à la tourelle de 75 s ‘effondre.

Dans notre fort, où l’on vit au régime biscuits et de conserves, on essaie de refaire du pain dans un pétrin tiré de quelques planches...

Les fumées servent de repère, la manutention est effondrée. Les cuisines sont hors service…

L’eau des citernes de guerre nous épargne le supplice de la soif, mais quelle eau !!…

La conséquence est que certains besoins journaliers se multiplient de manière excessive, au point de devenir horaires, c’est un des gros sujets de préoccupation quoique ce soit celui dont on parle le moins, que de savoir en quel asile leur donner satisfaction, ne serait-ce que pour l’hygiène du fort …

A signaler que la plupart de nos planchettes de tir au 1/10000, ensevelies sous les éboulements ont disparu.

A défaut de ces cartes, dont la précision merveilleuse nous a rendu tant de services (et dont nous avons d’ailleurs retrouvé plus tard une partie)

Nous nous servons de cartes d’Etat Major que nous portions sur nous dès le début  comme secours éventuel, et où nous avons tracé par avance toutes les divisions d’angles et de distances.

Nous pouvons donc poursuivre nos tirs sur zone dans des conditions encore satisfaisantes

 

Publicité
Publicité
25 septembre 2014

26 septembre

26 7bre 1914- 5h45 Ordre a été donne au commandant d'Artillerie d'ouvrir le feu dès que l'action sera commencée.

A 8h40 Le bombardement cesse

A 9h10 Le Lieutenant commandant de l'artillerie de la tourelle de 75 a été pressenti par le Gouverneur de tirer sur le bois des récollets. Le Ct d'artillerie a donné ordre de ne pas tirer dans cette direction, parce que probablement le 32e brigade d'Infanterie doit déboucher de ce bois.

A 10h Ordre a été donné à la tourelle de 75 de mêler son feu à celui des batteries françaises qui tirent au nord d'Apremont.

A 10h22 Ouverture du feu de la tourelle de 75

A 11h La tourelle de 75 pour la seconde fois ne peut plus s'éclipser et une culasse a été coincée, Ordre est donné de réparer aussitôt possible.

A 12h5 Le bombardement reprend avec intensité. Les ordres sont donnés pour que les hommes occupent uniquement la gaîne sous parados. Défense expresse d'occuper les autres gaînes et casemates.

A15h10 reçu télégramme du Général Ct la 2E D.C.

La situation est la suivante : l'attaque sur Apremont progresse par l'Ouest, mais les crêtes boisées au Nord-Est d'Apremont tiennent encore. Le fort peut tirer sur elles direction Woinville qui semble déjà en flammes. La 7e D.?. est entre Broussey et Raulecourt. La 2e D.C. tient Xyvray-Marvoisin. L e 16e Corps progresse au delà de Seicheprey. Situation générale excellente.

Les tourelles 75 et 155 ayant été remises en état de tirer (celle de 155 avec une seule pièce,) ordre leur est donné d'ouvrir le feu sur les crêtes boisées au Nord Est d'Apremeont (a 15h15 un homme est tué, le maréchal des logis Laflotte et 3 hommes sont blessés par un éboulement.

A 15h40 Ordre est donné aux tourelles de cesser le feu

A 16h45 La tourelle de 75 à ouvert le feu sur la corne Nord Est de Varnéville.

A 17h15 le bombardement cesse. Les blessés sont évacues en voiture sur Commercy

Des ordres identiques à ceux d'hier soir sont donnés aux différentes unités.

A 23h Reçu la ligne des avant-postes ennemis passe par Loupmont, Apremont, Bois Jura, route de St Mihiel

Notre ligne d'avant-postes est à Marbotte, Bois Brûlé.

Les tourelles 155 et 75 resteront en action intermittente pendant toute la nuit, tirant quelques coups de canons par heure et fouillant les avant-postes ennemis. Le tir commencera à 23h30.

 

Journal de l'Artillerie pour ce même jour

 

5h45 .Le 13e regt devant attaquer Apremont à la pointe du jour, ordre est donné à l'artillerie d'ouvrir le feu dès que l'action sera commencée

8h40. Le bombardement cesse

10h. Ordre est donné à la tourelle de 75 de mêler son feu à celui des batteries françaises  qui tirent au nord d'Apremont

10h22. ouverture du feu. 11heures. La tourelle ne peut plus s'éclipser et une culasse est coincée.arrêt du tir

12h5. Le bouleversement reprend avec intensité

15h10. Les tourelles de 75  et 155 reçoivent l'ordre de tirer sur les crêtes boisées au NE d'Apremont. Tirs prescrits a la suite d'un renseignements reçu du Général Ct la 2e Dions de Cavalerie disant que l'attaque d'Apremont vers l'Ouest progresse, mais les crêtes boisées au N.E. d'Apremont tiennent encore

15h15 . Un canonnier de la 12e bie est tué a l'infirmerie de guerre

Un Mal logis et deux canonniers de la 12e Bie sont blessés grièvement par l'éboulement de la voûte de la poudrière 98 crevée par un obus.

15h40. Les tourelles cessent le feu

16h45. La tourelle de 75 ouvre le feu sur la corne NE du plateau des Récollets

17h15. Le bombardement cesse. Les blessés sont transportés en voiture sur Commercy

23heures. Reçu:" La ligne des avant.postes ennemis passe par Loupmont, Apremont, bois Jura, route de St Mihiel.

Les tourelles de 155 et 75 resteront en action intermittente pendant toute la nuit tirant quelques coups de canon par heure et fouillant les avant.postes ennemis. Le tir commencera à 23h30".

Incidents aux tourellesTourelle de 155 Le tuyau allant de la pompe à l'appareil télescopique du canon de gauche  se casse. Il est remplacé par celui de droite qui ne tire plus.

L'abri contenant les rechanges de la tourelle de 155 (abri1) est éboulé et tout le matériel est enfoui

La calotte de la tourelle est cassée en 2 suivant un diamètre par le choc d'un obus de rupture

Tourelle de 75. Une culasse est coincée. Même incident que la veille pour les douilles.

 

munitions consommées:

Telle de 155 . 18 obus allongés

Telle de 75. 135 obus à balles

                      50 obus explosifs.

 

Le cpt Guenot note dans son cahier

Journée passée à l’hôpital de Commercy où je trouve Melle Burlin infirmière à Gironville.
Les blessés qui ne peuvent pas marcher sont amenés à l’hôpital, parmi eux le maréchal des logis LAFLOTTE pris sous un éboulement (poudrière 98)
Le lt Papin écrit :

Ma tourelle ne tire plus qu’avec une pièce.

L’autre a été coupée à la volée par un 305.

 Si nous démontons pour remplacer par la pièce de rechange disponible, manœuvre qui exige huit heures de travail dans des conditions les plus favorables….

 La tourelle de 75 fait merveille, d’abord parce qu’elle est commandée avec une réelle maîtrise par le Lt BARD et son suppléant S/L VANDERWYNKT et ensuite parce qu’elle offre peu de prise à l’ennemi, et qu’elle obéit rapidement à la manœuvre (tandis que l’autre est d’une lenteur désespérante.)

 Dans la nuit, du samedi au dimanche, évacuation des blessés et mise en cercueils des morts, exception faite des hommes ensevelis sous les décombres.

 Mais nos hommes sont harassés, il faut les ménager…je les organise en équipes qu’on réveillera à heures prévues cinq minutes avant leur tour d’action.

24 septembre 2014

25 septembre

25  7bre 1914

 

0h10 Le Sergent Laillet rapporte des Renseignements venant du commandant les avants postes de St Julien

Commandant Ferry du 29e ligne (8e corps)

5h Défense absolue de sortir des gaines avant que l'ordre en soit donné. Défense de stationner dans la galerie où se trouve la cheminée de la cuisine. Le poste central de commandement est transféré chambre n°58 où le gouverneur se tiendra et où tous les renseignements devront lui être transmis jusqu'à nouvel ordre.

5h45 Le bombardement commence (4 coups) Il recommence à 9h15 avec intensité.

6h50 On va essayer de brancher sur Commercy la ligne téléphonique  du fort en portant un fil sur la ligne aérienne de Liouville à Commercy

6h50 2 aéroplanes dont on n'a pu reconnaître la nationalité ont survolé le fort.

Ordre à l'artillerie: Soutenir par votre feu toute troupe française dans la Woëvre qui se porterait en avant et soutenir de même celle qui ferait une manoeuvre rétrograde.

La tourelle de 155 peut encore tirer avec un canon mais seulement un coup toutes les 10 minutes. Au premier coup l'ennemi qu'on aperçoit dans la direction Sud-Est d'Apremont disparaît. Quant à la tourelle de 75 dont le feu très nourri d'hier soir a occasionné la perte d'un extracteur; le commandant de l'artillerie a fait le nécessaire pour que la pièce soit en état avant que le bombardement recommence.

Reçu renseignements d'un capitaine de Chasseurs avec son avant garde composée d'un escadron: Se dirige vers St Mihiel avec mission de s'assurer si les troupes allemandes essayent de passer entre le fort de Liouville et le Camps des Romains.

On aperçoit de l'artillerie française qu'avais pris position à l'Est de Gironville et se dirigeant sur Apremont

A  10 heures la tourelle de 75 ouvre le feu

A 9h45 Reçu de Général Ct 2 D. C. à Gouverneur de Liouville.

Une attaque d'infanterie va se produire vers 11 heures sur Apremont. Appuyez de toutes vos forces cette attaque en tirant sur la côte 242 N.O. d'Apremont où nous savons qu'il y a un poste d'observation ennemi et sur le bois du Jura.

Ordre est donné aussitôt au Ct d'artillerie de faire exécuter des feux aux endroits demandés.

A 10h tourelle de 75 ouvre le feu.

A 10h25 tourelle de 155 ouvre le feu.

A 12h5 par ordre du commandant d'artillerie la tourelle de 155 cesse le feu (12 salves tirées. Observation impossible)

A 12h10 Le Commandant d'artillerie demande si l'attaque de notre infanterie réussit. D'après les renseignements, il croit utile de prolonger son tir.

A 12h25 la tourelle de 155 est coincée par un obus arrivé en plein fouet. Arrêt forcé du tir et ordre est donné de profiter d'une accalmie de bombardement pour la réparer.

A 13h Au moment ou la tourelle 75 était dans son mouvement d'éclipse, un obus est arrivé sur la coupole. Le choc de l'obus a accéléré le mouvement de descente de la tourelle à un tel point que le canonnier qui était à la manivelle a été frappé sur le flanc droit par cette dernière et a été projeté en arrière. La tourelle ne peut plus être éclipsé à fond.

A 13h5 le bombardement cesse

A 13h10 reçu télégramme du Gl Ct  D.C. donnant connaissance de la situation du 16e corps et des 2e et 7e Divisions de Cavalerie

A 14h10 on reçoit un ordre du 8e corps ainsi conçu:

Situation très bonne, offensives sera reprise vigoureusement demain avec renforts importants, débouchant entre Apremont et Gironville. Tenez solidement.

A 14h45 Le bombardement recommence.

A 13h Les tourelles 75 et 155 ont l'ordre d'ouvrir le feu sur le même objectif que ce matin.

A 15h5 la tourelle de 75 ne peux plus éclipser

Ordre est donné de ne tirer qu'au moment ou l'ennemi ne bombarde plus. ou dans les moments d'accalmie.

A 15h15 Un obus ennemi est arrivé dans la gueule d'un canon de la tourelle de 155 au moment du départ du coup. le canon éclate et produit un retour de flammes dans la tourelle.

La tourelle est hors de service pour l'instant. Ordre est donné de la remettre en usage si possible.

A 15h30 Ordre est donné à la tourelle de 75 de diriger son feu sur les tranchées ennemies qui se trouvent au Sud d'Apremont.

A 16h10 La tourelle de 155 ouvre le feu avec une seule  pièce.

communiqué de l'officier chargé du tir

A 16h30 La tourelle a tiré 4 salves. Les batteries de 75 de campagne nous ont aidé. Le tir a été très juste. Les allemands se sont repliés sur la gauche. Nos 75 bombardent la droite d'Apremont. Faut-il Continuer mon tir sur ce village

réponse du Gouverneur

-OUI-

 

A 16h15 un obus ayant encore pénétré dans la gueule du canon déjà hors d'usage de la tourelle 155, il n'est pas possible de continuer le feu et ordre est donné de la faire cesser. L'officier chargé du tir de la tourelle fait parvenir la note suivante: La réparation de la tourelle sera achevé ce soir; mais il m'est impossible de prévoir combien de temps encore sera nécessaire.

L'infanterie française occupe actuellement la ligne partant de la maisonnette.

A 17h45 le bombardement cesse. Aussitôt les blessés qui peuvent se transporter se rendent à pied à Boncour St Julien. où doit se trouver une voiture pour les conduire à Commercy.

A 17h50 L'officier de la tourelle de 155 fait parvenir la note suivante: A la tourelle la réparation est longue et difficile mais j'espère que nous pourrons la mener à bonne fin.

Ordres pour le nuit: L'infanterie enverra deux postes d'écout l'un  à la Bie de St Agnant, l'autre au bois de la Horgne relié au fort par téléphone.  5 patrouilles de 2 heures en 2 heures feront le tour du fort en dehors du réseau de fil de fer. Une sentinelle double dans le fort aura comme consigne de prévenir en cas de bruit de fusillades.

A 23h30 La 1e patrouille rapporte les renseignements suivants: Liouville occupé par un bataillon du 13e de ligne qui a fait l'assaut d'Apremont cette après-midi. Nombreux blessés. Le commandant espère se replier sur St Julien pour que ses hommes se reposent. A St Agnant le colonel du 13e de ligne nous dit que les troupes françaises sont à 200 mètres en arrière d'Apremont. Il compte faire l'assaut d'Apremont cette nuit aidé de la 32e brigade qui se trouve sur la gauche. Si l'assaut de nuit ne réussit pas, il sera recommencé à la pointe du jour. Le Bon du 13e qui est à Liouville à l'ordre de gagner St Agnant pour participer à l'attaque.

Le bombardement continue

 

Collection capitaine GUENOT 002

 

 

 

Artillerie

 

25 septembre  55e    Le poste de commandement est transféré casemate 58

5h45. L'artillerie ennemie envoie 4 obus sur le fort

7 heures Ordre du Gouverneur. Soutenir par votre feu toute française dans la Woëvre qui se porterait en avant et soutenir celles qui feraient un manoeuvre rétrograde

7 h30. La tourelle de 155 tire sur des détachements ennemis au S.E. d'Apremont

9h15. Le bombardement recommence avec intensité.

10 heures la tourelle de 75

                                                  ouvrent le feu sur le bois Jura

10 h 25 la tourelle  de  155

ces tirs sont demandés par le Général Comt la 2e Don de Cie en vue d'une attaque qui doit se produire vers 11 heures sur Apremont

12h5. La tourelle de 155 arrête son tir (observation impossible)

12h15. La tourelle de 155 reprend son tir.

12h25. La tourelle de 155 est coincée- arrêt du tir.

13 heures arrêt du tir de la tourelle de 75

13h5 Le bombardement cesse

14h45. Le bombardement recommence

15h5- reçu l'ordre de reprendre le tir des tourelles de 75 et 155 sur le même objectif que le matin. La tourelle de 75 ne pouvant plus s'éclipser ordre est donné de ne tirer que pendant les acalmies du bombardement.

15h15. Un coup d'embrasure frappe le canon de droite de la tourelle de 155, brise la volée et produit un retour de flamme à l'intérieur. arrêt du tir.

15h40- Reçu l'ordre de faire tirer la tourelle de 75 sur les tranchées ennemis au Sud d'Apremont.

16h10. La tourelle de 155 ouvre le feu avec un seul canon sur le même objectif

16h30. La tourelle de 155 prend le village d'Apremont comme objectif; ce village est également bombardé par des batteries de 75

16h45. La tourelle ayant été frappée par un obus de rupture ne tourne plus-arrêt du tir.

17h45. Le bombardement cesse

Plusieurs obus étant arrivés dans le voisinage de la chambre du treuil de la tourelle de 155 dont le mur du fond est fortement lézardé, les obus allongés amorcés emmagasinés à l'étage inférieur de la tourelle sont descendus dans le magasin caverne Sud.

19 heures. Quelques obus arrivent sur le fort.

20 heures. Profitant de l'accalmie, les blessés qui peuvent marcher quittent le fort et se rendent à Boncourt

Dans la matinée la partie de la garnison d'artillerie disponible descend au magasin caverne Sud (Le parados vient d'être frappé par un obus qui crève la partie centrale)

Incidents aux tourelles _ Tourelle de 155: La tourelle est encore coincée par des morceaux de béton détaché du cuirassement et projetés entre la coupole et l'avant cuirasse.

Un coup d'embrasure brise la volée du canon de droite. Le remplacement du tube brisé, envisagé un instant n'est pas entrepris; le canon étant écourté rend l'opération difficile et on est pas certain de le terminer pour le jour

Tourelle de 75   Un certain nombre de douille forcent dans leur logement et ne peuvent être extraites par l'extracteur. Cet incident s'est déjà produit le 24. L'emploi répété de l'extracteur à vis ralentit le tir. Le 25 l'extracteur à vis se brise; des canonniers courageux montent chaque fois que c'est nécessaire sur la collerette de la tourelle pour extraire les douilles à l'aide d'un refouloir

Le bombardement continu toute la nuit assez lent

 

le cpt Guenot écrit:

 

Pas de bombardement la nuit. Sur invitation du gouverneur les hommes circulent dans le fort et montent sur le parados.
Vers 8h quelques obus les font rentrer sous terre.
Pendant 3 jours le fort reçoit au moins 1500 obus soit 2000 sur position.
Une dizaine de blessés dont moi quitte le fort vers 20h et quittons le fort avec difficulté. La sortie depuis l’escarpe jusqu'au baraquement est entièrement démoli.
Nous gagnons Boncourt à pied et réquisitionnons une voiture qui nous conduit à Commercy.
Le Lt PAPIN note :
Une partie du 6° corps est venue à notre aide…
…nous sommes partiellement séparés de l’ennemi par  un rideau de ces vaillantes troupes, dont l’éloge n’est plus à faire. D’autre part les feux du fort de Gironville s’ajoutent aux nôtres pour ôter à  l’ennemi tout désir de faire irruption dans la plaine de la Woëvre. réciproquement, nous appuyons le 6° corps.
Ce jour-là, écroulement de la casemate où nous avons passé la nuit, quelque temps après notre réveil, ma place était au centre de l’éboulement.
Dans la matinée écroulement du bureau du commandant d’artillerie.
Une cloison saute, nous projette pêle-mêle dans un tourbillon de plâtras et de vitres brisées.
Un quart d’heure après, comme une partie de l’état-Major du fort s’est réfugiée non loin de l’entrée de guerre, le même phénomène déjà décrit se reproduit, et nous sommes balayés par une trombe d’éclats très petits, qui nous fouettent violemment, mais ayant perdu leur force en traversant la porte en fer, nous laissent quittes avec de simples contusions.
Nos hommes, dont beaucoup nous suivent en supposant, bien à tort, que nous connaissons des abris sûrs, s’aperçoivent de leur erreur, et renoncent à notre compagnie, pour ce jour là.
Les villages de la Woëvre brûlent dont l’aspect, vu du haut de nos parapets en ruines, c’est sinistre.
C’est je crois ce jour-là ou plutôt ce soir-là que nous avons eu à tirer sur un ennemi visible à la jumelle, grâce aux lueurs d’ incendie.
C’est un fourmillement échappé du Bois Jura, dont il a été expulsé et qui  gravit les pentes dénudées situées en arrière. Il est pris à ce moment sous le feu de ma tourelle et l’on distingue les vides qu’y font nos obus de 155.
A un autre moment, comme l’ennemi, nous supposant éteints, nous avons la chance unique de trouver enfin à qui répondre…
C’est Vanderwynkt, de service à ce moment, à qui échoit la tâche, et je dois dire qu’il s’en acquitte au mieux, car cinq minutes plus tard tout  a disparu.
Mais ce furent là de rares bonnes fortunes.

23 septembre 2014

23 Septembre

24 Sept.     D'accord avec le commandant d'artillerie du fort de Liouville; le capitaine d'artillerie de Gironville ouvre le feu à 3h40 sur la batterie ennemie qui nous bombarde

Les coups sont observés et repérés de l'observatoire de la tourelle 155 par rapport aux lueurs de la batteries  ennemies

A 4h15 on reçoit le télégramme suivant : Gouverneur Verdun à Gouverneurs Troyon, Paroches, Camp des Romains, Liouville.

Bataille engagé sur  Combres, Dampierre, Hautbois, Spada, St Mihiel, Apremont, Liouville. Importants renforts français seront en mesure d'agir aujourd'hui

Situation générale excellente. Tenez ferme. Appuyez par vos canons en toutes circonstances favorables combats des troupes de Campagne.

A la même heure on reçoit de Gironville :

D'après les renseignements téléphonés à Girolnville le 16e Corps ocupait Baumont le 23 au soir. A la même date, la 40° Division était à St Mihiel

Un officier de chasseurs serait venu porter ce dernier renseignement au fort de Liouville, mais n'aurait pu entrer.

A 5h15 ordre est donné à l'artillerie d'occuper ses Batteries et de commencer le feu.

A la même heure, demandé à la 2° Division de cavalerie les renseignements sur la situation générale ce matin, afin que le fort de Liouville puisse participer à l'action générale.

A 6 heures le Capitaine d'Artillerie de Gironville téléphone que la Place de Toul a envoyé cette nuit 3 pièces de 155 avec tracteur automobile devant s'installer à Raulecourt et battre les batteries qui bombardent le fort de Liouville.

Un homme brûlé à la tourelle de 155 le 23 septembre est décédé le 23 au soir.

6h45 Commencement du bombardement.

7h10 Ordre a été donné à la tourelle de 155 de commencer le feu sur les bois de Haute Charrière, les autres batteries étant indisponibles par le bombardement.

8h10 La tourelle de 155 ouvre le feu.

8h20 Ordre est donné de réparer la batterie 5 qui ouvrira le feu pour appuyer notre infanterie dès qu'elle pourra entrer en action.

8h25 La tourelle de 155 cesse le feu.

8h30 La tourelle de 155 ouvre le feu.

8h35 Le caporal Delauny est blessé en déblayant la manutention

10h20 Le mur côté nord de la tourelle de 155 est fissuré.

10.20 Reçu télégramme du Gouverneur du fort de Lucey demandant au gouverneur du fort de Liouville des nouvelles de la situation.

10.30 Réponse du Gouverneur

10.35 Communications rompues avec l'extérieur

12h Acalmie de bombardement.

13.30 Reçu une dépêche venant de Commercy de la 7e Don de Cie et demandant au fort de tirer immédiatement sur Apremont.

13.30 Ordre est donné à la tourelle de 75 d'ouvrir le feu sur Apremont

13.40 La tourelle de 75 commence son feu.

14.45 La tourelle de 75 cesse le feu.

           Une attaque du fort étant très possible dans la nuit, infanterie et artillerie prendront les mêmes dispositions de sécurité que la veille. Pendant toute la nuit les unités devront être prêtes à prendre les positions pour repousser l'ennemi.

17h53 Le bombardement cesse.

Aussitôt le Ct d'Artillerie donne l'ordre de mettre en état de tirer toutes les pièces qui n'ont pas été renversées par le bombardement.Une corvée a été envoyé à St Agnant et à la batterie 13 pour enlever les têtes mobiles des pièces armant ces deux ouvrages qui n'étaient plus occupés.

 

Collection capitaine GUENOT 006

 

 

Ce même jour pour l'artillerie

 

24 septembre  54e    3h40. Une batterie de Gironville sur la demande du fort de Liouville ouvre le feu sur la batterie ennemi qui nous bombarde. Le tir est observé de l'observatoire de la tourelle de 155.

Nous apprenons que 3 canons de 155L. envoyé par tracteur de la place de Toul prennent position près de Raulecourt pour contrebattre les batteries qui nous bombardent

5h15. La Bie 5 reprend le tir sur les bois de Géréchamps et la Haute Charrière

7h15. La tourelle de 155 reçoit l'ordre de tirer sur le bois de Géréchamp et de Haute Charrière, la batterie 5 étant rendu intenable par le bombardement(ouverture du feu: 8h10. Fin du tir 8h50).

La batterie 5 devra être remise en état de tirer dès que possible pour appuyer  notre infanterie

10h20. Un obus fissure le mur de la chambre de manoeuvre du treuil de la tourelle de 155

10h35. Les communications avec l'extérieur sont coupées

12h accalmie du bombardement

13h30. La tourelle de 75 reçoit l'ordre d'ouvrir le feu sur le village d'Apremont (tir demandé par le général Comt. la 7e division de cavalerie). Ouverture du feu: 13h40. Fin du tir 14h45

17h50. Le bombardement cesse

            Des équipes sont envoyées aux batteries pour remettre le plus de pièces possible en état de tirer

 

Collection capitaine GUENOT 011

 

Une corvée est envoyée a la batterie de St Agnant et à la batterie13 pour enlever les têtes mobiles des pièces, ces ouvrages n'étant plus occupés.

Pour la nuit mêmes dispositions que la veille; l'artillerie doit se tenir prête à occuper les batteries au premier signal

Décès d'un canonnier de la 12e Bie(retiré de la tourelle de 155 le 23)

La garnison du fort se tient depuis la veille dans la galerie sous parados; le 24, un obus crève la voute du poste du commandant de l'artillerie (casemate25), ce poste est transporté dans l'abri 3 bie (entrée de guerre).

Incident aux tourelles. Tourelle de 155 . Vers 9 heures la tourelle ne peut plus tourner, des morceaux de béton sont coincés entre l'avant cuirasse et la coupole

Tourelle de 75 . Un obus de rupture tombe sur la coupole, la tourelle étant éclipsée et la met en batterie; la tourelle est bloquée, les verrous sont démontés pour permettre l'éclipse (avant cet incident la tourelle ne descendait plus à fond)

Un servant qui se tenait appuyé sur une manivelle du mouvement d'éclipse au moment où l'obus est arrivé est grièvement blessé (côte fracturée)

Pendant toute la nuit du 23 au 24 septembre, le fort reçoit un obus chaque 1/2 heure environ

A propos de l'incident sur la tourelle de 75, il est précisé dans la marge que cet incident se produit le 25 septembre à 13h. Cela nous donne l'indication que le JMO n'est pas écrit forcément  au jour le jour.

 

Munitions consommées:

Telle de 155- 14 obus a mitraille

                      31 obus allongés

Cons de 120L            "       "

Telle de 75. 122 obus à balles.

                     40 obus explosifs

 

 

Le cpt Guenot note sur son cahier:

Toute la nuit les allemands ont tiré (un coup chaque demi-heure)

Ils occupent les Hauts de Meuse, le Mont et le Montsec.

Le bombardement recommence à 7h et dure jusqu’à 17h30.

Les allemands ont repéré la batterie 13, leur tir se resserre au point de ne pouvoir servir cette batterie.

Le canonnier Boudinot blessé la veille, meurt.

Depuis la veille la garnison se tient dans la gaine sous le parados.

La casemate des officiers reçoit un obus qui crève  la voûte au dessus du lit du Lt Borello

La cave 25 (poste de commandement) en reçoit un près de l’embrasure, il crève la voûte, le bureau est enfoui sous les décombres.

Un obus crève l’entrée de l’abri 10 où se trouvent les chevaux, ils seront nourris la nuit par une petite ouverture pendant plusieurs jours...

le Lt Papin écrit dans ses mémoires:

Continuation du tir ennemi sans interruption.

Les dégâts augmentent.

Le tourelles tirent, seules, avec des intervalles de réparations, car chaque obus qui touche, même en ricochant, produit des avaries.

Continuation du tir ennemi sans interruption.

On démonte les culasses des pièces de St Aignant

…et l’on a réparé en moyenne, une heure sur deux…

Je dois citer ici le mécanicien de tourelle SHEBERT, dont la compétence et la belle conduite ont été au-dessus de toute description. Il n’est pas possible de s’exposer plus qu’il ne l’a fait, travaillant en plein jour sur une coupole où se concentrait le tir ennemi et cela sans une égratignure. Son invulnérabilité tenait du prodige !!! il est vrai que sa chance ne devrait pas toujours persister, puisqu’il fut blessé par la suite.

Egalement, le calme imperturbable du maréchal des Logis DAVION de la 6° batterie, que rien n’étonne.

 

22 septembre 2014

23 Septembre

23  7bre

 

Reçu à 5h30 du matin une moto du 4eme Bon de chasseurs groupe cycliste me demandant de soutenir sa marche de Varnéville sur le mont avec mon artillerie, j'ai donné des ordres au dt d'artillerie à 5h35 pour ouvrir le feu.

Batterie 5 ouvre le feu à 5h55. A 8 heures 1 batterie d'artillerie de la 7eme division de cavalerie placé sur la route d'Apremont à Gironville a arrosé la lisière ouest du bois de Haute Charrière; Ordre a été donné au Ct d'artillerie d'ouvrir le feu sur les bois de Haute Charrière de Haute Charrières et Géréchamps; la tourelle de 155 a ouvert le feu de 8,h10, la batterie 13 a ouvert le feu à 7h,h25 appui demandé par la 7eme division de Cie qui veut progresser dans cette direction, à 7 heures 1batterie de la 7eme Don de Cie peut se ravitailler en obus de 75.

La tourelle de 155 cesse le feu à7,h25.

Bombardement du fort commence à 7,h50. Ordre est donné de tirer sur les pentes  nord du Montsec avec toute l'artillerie disponible. La 7eme Division de Cavalerie signale qu'une Bie allemande  placée sur le Montsec bombarde le fort de Liouville à 8,h10; la batterie 5 cesse le feu à 8,h20, parce qu'on lui tire dessus. A 8,h25 l'observatoire 82 est complètement détruit, le Capitaine Delu y est blessé ainsi que le Capitaine Guénot.

Une batterie de la 7ème division installé dans le bois de Belaufey tire dans le col entre Montsec et Loupmont. A 9,h10 la tourelle de 155 ne tire plus qu'avec un canon. A 9,h15 observatoire de 155 signale une Bie d'artillerie dans la direction d'Heudicourt, et ne peut préciser si elle tire sur nous. A 9,h15 batterie 13 signale des obus ennemis tombant très peu en arrière d'elle.

A 9,h20 on annonce que la porte d'entrée de guerre est sautée.

Le poste de police se retire sous la gaine près de la pompe de guerre. Les coups sont dirigés en partie sur la tourelle de 155 qui ne tire plus qu'avec un canon.

A 9,h20, plus de communication avec St Agnant Bie. A 9,h30 la tourelle est défoncée et les communications coupées totalement. L'intérieur est rempli d'une fumée épaisse.

A 9,h30, l'observateur de la tourelle de 75 signale qu'on tire également sur le camp des Romains.

A 9,h53 la batterie 13 annonce que les obus ennemis tombent environ 200 mètres en arrière de St Agnat; a 9,h53 on parvient à retirer 2 blessés de la tourelle 155, il manque encore 1 homme qu'on peut retirer par la suite de l'intensité de la fumée.

A 9,h55 la bie 13 signale une énorme fumée noire entre Montsec et le Mont qui doit être le résultat de notre tir.

A 10 heures la batterie 13 signale que les coups tombent tout près des pièces et qu'on va faire abriter les servants et cesser le feu. A 10,h15 un abri à côté de la tourelle 155 brûle.

A 10,h15 la batterie 13 fait savoir que St Agnant ne tire plus.

A 10,h24 un aéroplane français survole le fort; a 10,h30 la Bie 13 signale que le Camp des Romains tire; à 10,h30 acalmie, la Bie 13 reprend le feu; à 10,h35 la batterie 13 signale que l'abri de la 4eme pièce est détruit par un obus et continue son feu sur le Mont à obus fusant.

A 10,h4 on signale une batterie de campagne arrosant la pente est du Mont.

A 11 heures la batterie 13 signale qu'on ne tire pas sur St Agnant.

A 11,h10 un obus tombe dans la cour des cuisines;à 11,h10 la batterie 13 est encadrée complètement par le feu de l'ennemi, elle continue à tirer.

A 11,h15 l'observateur de la tourelle 75 signale des éclatements à gauche de Bouconville.

A11,h20 St Agnant reprend le feu; ordre est donné au chef du Génie de boucher les brèches faits par les obus. A 11,h25 l'observateur du bois de la Louvière signale le même ballon et au même endroit qu'hier.(c.à dire direction des Valottes)

A 11,h25 acalmie, la batterie 13 continue son feu, l'observateur de la tourelle de 75 signale une batterie d'artillerie prenant position dans le col de Varnéville.

A 11,h40 la Bie 13 fait savoir que l'ennemi n'a pas répondu à ses deux dernieres salves et demande si elle doit continuer; ordre est donné de tirer encore des salves.

La Bie 13 fait savoir que St Agnant ne tire plus.

A 11,h45 ordre est donné x servants de se mettre à l'abri et de rester en position.

A 11,h50 On tire en ce moment sur St Agnant, les coups sont tombés sur l'extrémité ouest de St Agnant. A 11,h55 on tire sur le village d'Apremont.

A 12 heures St Agnant commence à tirer.

Batterie 13 de St Agnant; le Lieutenant ne peut observer les coups, il a tiré avec l'angle maximum jusqu'au moment ou la batterie a été touché par un obus qui a tué 3 hommes et blessé 4; le Lieutenant voulait recommencer le feu avec 3 pièces; la 1ere et la 2eme n'étaient abordables qu'en sacrifiant beaucoup d'hommes, 2 blessés gravement que faut-il en faire; demander que le génie mette le fort et la Bie en communication. Ordre est donné de ramener les blessés au fort.

A 12,h30 l'observateur de la tourelle de 75 signale un second ballon observateur au dessus des bois à l'ouest de Woinville.

A 13h35 l'observateur de la tourelle de 75 prévient que les coups qui tirent sur le fort viennent du côté du ballon observatoire, on suppose que c'est le carrefour des Valottes.

Ordre est donné à la Bie 4 de tirer dans cette direction, on a l'air de ne plus tirer sur nous de Montsec; de l'observatoire 75 on signale des éclatements dans les bois à l'Est de Broussey, on suppose que ce sont des Bies françaises.

A 12,h53 ordre est donné de faire mettre à l'abri dans les casemates toute la literie.

A 13 heures, le Lieutenant Mignot fait savoir qu'il peut tirer sur le carrefour des Vallottes, mais qu'il ne peut observer et qu'il fera un tir sur zone, on aperçoit des cavaliers tombés sur le plateau de la Louvière.

13,h24, la batterie 4 ouvre le feu sue les bois de la Louvière

13,h25, un régiment de cuirassiers se dirige de la ferme de Bricourt sur le bois du Vautour

13,h40 la batterie 13 ouvre le feu. 14 heures, les obus tirés sur le fort viennent du côté sud-ouest de Woinville, même heure la batterie 4 cesse le feu momentanément.

14,h10 la batterie de St Agnant cesse le feu;14,h15 la batterie 13 cesse le feu.

14,h30, ordre est donné à la batterie 13 de regagner le fort si possible.

14,h45. Général Ct la 2eme Division de Cavalerie à Ct fort de Liouville.

La 2eme Division de Cavalerie a évacué Beaumont et se rassemble vers Broussey pour agir ultérieurement sur Xivray par Bouconville, il est trè important de prendre sous votre feu les bois de Haute Charrière, Géréchamps et le débouché sud de Xivray qui sont occupés par infanterie allemande, nous tenons toujours Bouconville, Rambucourt. Le 16 eme Corps va agir offensivement et à fond sur Beaumont par Mandres aux 4 tours. 14,h30 L'artillerie de la Bie 13 a reçu l'ordre de tirer sur la batterie dévoilée par avion au sud ouest de la trouée de Montsec.

La batterie 5 a reçu l'ordre de tirer sur le bois de Géréchamps et le Haute Charrière, impossible de tirer sur Xivray.

14,h45, Reçu par avion un télégramme indiquant exactement l'emplacement de la batterie ennemie tirant sur le fort.14,45 ordre est donné à la batterie 13 de tirer sur ce point; nous allons essayé de tirer avec la batterie 5 qui a été  très éprouvé par le bombardement.

15,h55 Artillerie sort de Broussey et se dirige vers Bouconville.

A 16,h15 la batterie 5 ouvre le feu sur les bois de Haute Charrières.

17 heures deux batteries d'artillerie en position à Bouconville ouvrent le feu dans la direction de Beaumont.

17 heures. Un ballon captif est posté dans la directionde Rambucourt.

17.20 La batterie 5 cesse le feu( elle a tiré une cinquantaine de coups de canon)

17.25 la tourelle de 155 étant réparée ordre est donné à cette tourelle de tirer sur la batterie ennemie qui bombarde le fort, l'angle de tir de la tourelle de 155 n'étant pas assez fort elle ne peut donc pas tirer sur cette batterie ennemie, alors ordre est donné à la batterie 5 d'ouvrir le feu sur la batterie ennemie.

17.h38 On signale des troupes françaises à la corne rentrante du Bois Brûlé.

18.h10 La nuit Venant, vu l'intensité du feu ennemi et sa planchette étant enterrée sous les décombres, la batterie 5 n'a pu commencer le feu sur la batterie ennemie. Pour la nuit du 23 au 24 les coffres sont occupés et des patrouilles sont envoyées aux environs du fort si le bombardement cesse; les projecteurs seront tenus prêts allumés, feux couverts. Infanterie et artillerie devront se tenir prêtes à repousser toute attaque contre le fort. Un poste d'écoute sera envoyé au bois de la Horgne.

Le Génie fera pendant la nuit les réparations urgentes et nécessaires dans le fort. Ordre est donné à la batterie de St Agnant de rejoindre le fort pour la nuit.

Ordre pour la nuit: L'infanterie enverra deux postes d'écoute, l'un à la Bie de St Agnant, l'autre au bois de la Horgne(relié au fort par téléphone) de 2 heures en 2 heures, feront le tour du fort en dehors du réseau de fil de fer. Une sentinelle double dans le fort aura comme consigne de prévenir en cas de bruit de fusillade.

La batterie 13 cesse le feu à 19 heures et le personnel rentre au fort avec le personnel de la Bie de St Agnant.

A 19 heures le bombardement cesse

A 21 heures le bombardement recommence.

le matin à la tourelle de 155 un obus ayant éclaté entre l'avant cuirasse et la coupole,l'avant cuirasse a été percée, le jet de flammes produit par l'éclatement a communiqué le feu aux deux gargousses montées à l'étage supérieur par le monte charges; ce jet de flammes a blessé deux hommes; les deux gargousses del'étage ont communiqué le feu aux deux gargousses de l'étage inférieur du monte-charges, les flammes produites de l'étage supérieur à l'étage inférieur ont fait retour par l'escalier donnant accès à la tourelle ce qui a occasionné les brûlures aux hommes qui descendaient les escaliers de la tourelle.Un canonnier a été demi-asphyxié et brûlé sérieusement.

 

Pour l'artillerie

 

23 septembre  53e    5h35 Reçu l'ordre d'arroser avec la Bie 5 les bois qui couvrent le Mont pour soutenir la marche de nos troupes de Varnéville sur le Mont(tir progressif du chemin Loupmont-Varnéville à la pointe Est du Mont). Ouverture du feu 5h55.

7h10 La tourelle de 155 ouvre le feu sur les bois de Géréchamp et Haute Charrière.

7h25 La batterie 5 reçoit l'ordre d'ouvrir le feu sur la pente nord du Montsec occupée par l'artillerie allemande (tir sur zone)

7h35 la batterie 5 commence son tir

7h50 Le bombardement du fort commence

7h40 Les batteries 8 (3-120L) et 13 ouvrent le feu sur le même objectif que la batterie 5

7h45 La tourelle de 155 ouvre le feu sur le même objectif

7h50. Commencement du bombardement du fort

8h20 La batterie 5 arrête momantairement son tir. Cette batterie est encadrée par le tir ennemi et subit un tir d'efficacité nourri de 15 cms.

8h25 L'observatoire blindé de la Bie 5 (casemate 82) occupé par le capitaine Guénot qui commende le tir de la batterie et le capitaine Delu est défoncé. Les 2 officiers et un Mal des Logis sont blessés

9h20 La communication téléphonique avec la batterie de St Agnant est coupée.

9h30 un obus de rupture attaient la tourelle de 155 entre la coupole et l'avant cuirasse et perce la gouttière pare éclats. Le jet de flamme de l'obus enflamme la gargousse que tenait le pourvoyeur d'une pièce et quelques gargousses déposées dans la gaine de circulation (12 canonniers brûlés plus ou moins grièvement, l'un d'entre eux n'a pu à cause des gaz être retiré que 2 heures après l'accident)

Peu de temps après la mise en action de la tourelle. le monte charge ne fonctionne plus.

10 heures. La batterie 13 arrête momentairement son tir étant encadrée par le tir ennemi. Elle le reprend à 10h30.

10h35. Un obus bouleverse le 4e terre plein de la batterie 13.(non occupé)

11h20. La batterie 8 reprend son tir sur le même objectif.

11h25. La batterie 13 reprend son tir.

11h40. La batterie 8 ne tire plus.

11h50. L'artillerie allemande tire sur la batterie de St Agnant.

12 heures. La batterie 8 reprend son tir. Un obus de gros calibre atteint l'avant d'un terre plein de cette bie tue un brigadier et 2 canonniers et en blesse 3 autres.

12h15. La batterie 13 arrête son tir

12h35. L'observateur de la tourelle de 75 signale un ballon observateur au dessus des bois à l'ouest de Woinville. Les coups reçus par le fort semblent provenir de cette direction. Ordre est donné à la Bie 8 d'arroser la zône du carrefour des Vallottes

13h24 .La bie n°4 (3-120L) ouvre le feu sur le bois de la Louvière

13h40. La batterie 13 reprend son tir

14h10. La bie de St Agnant et la Bie 13 cessent le feu

14h30. La batterie 13 reçoit l'ordre de tirer sur une batterie signalée par avion au suouest de la trouée de Montsec

14h45. Le Général Comt la 2e Division de cavalerie demande que le fort prenne sous son feu le bois de Géréchamps et de la Haute Charrière ainsi que le débouché sud de Xivray occupé par de l'infanterie allemande

16h15. La batterie 5 reprend le tir sur le bois de Géréchamps et Haute Charrière mais ne peut tirer sur Xivray.

17h20. La batterie 5 cesse le feu

17h25. Ordre est donné à la Bie 5 d'ouvrir le feu sur la batterie signalée par avion; étant donné l'intensité du tir ennemi, la batterie 5 ne peut pas commencer le tir

19 heures. La batterie 13 cesse le feu

Pour la nuit, les flanquements sont occupée, la garnison de la batterie de St Agnant rejoint le fort ainsi que le personnel de la batterie 13

De 19 heures à 21 heures pas de bombardement

Les réparations à la tourelle de 155 (gouttière, pompe) sont terminées à 21h30; cette tourelle n'avait plus tiré qu'avec un seul canon à partir de 9h15 (joint sauté au canon de droite immobilisant l'appareil télescopique).

 

Munitions consommées

Tourelle de 155  17 obus à mitraille

                              43 obus allongés

Cons de 120L     116 obus à Mitraille

                              160 obus ords explosifs

 

le cpt Guenot relate...

 5h30 Le Gouverneur est invité à faire agir l’artillerie du fort sur les bois qui couronnent le Mont et que nos troupes vont essayer de chasser.

5h45 la bat.5 ouvre le feu sur ces bois.

  7h30 reçu l’ordre d’ouvrir le feu sur la position d’artillerie allemande au Nord du Montsec.

 Le tir est commencé quand arrivent les premiers obus allemands qui ont pour effet de faire rentrer prestement sous terre ceux qui observaient le tir.

Il est 7h50…En quelques coups la batterie 5 est encadrée (il fallait s’y attendre, cette batterie par sa situation formait un bel objectif) elle est alors en butte à un tir intensif et bien réglé qui m’oblige à arrêter momentanément le feu et à faire abriter  le personnel.

 Je me rends à l’observatoire 82, donne des instructions pour continuer le tir et j’observe le tir …un obus éclate à proximité de la visière de l’observatoire, le souffle m’enlève mon képi...

 Vers 8h15 un obus de gros calibre (150) frappe le coté gauche de la façade de la casemate/observatoire……

quelques instants après je reviens à moi et je me trouve couché sur le dos , le coté droit recouvert de matériaux divers ( pierre, bois, caisse de farine remplie de terre).

J’appelle au secours et je suis dégagé, conduit à l’infirmerie, le Dr BERT me panse, j’ai une fracture de la clavicule droite et des blessures et des contusions multiples.

 Le Cpt Delu qui se trouvait dans la casemate 82, en arrière de moi est aussi blessé. (contusion et blessures superficielles)

 Vers 10h accident à la tourelle 155 un obus l’atteint entre la coupole et l’avant cuirasse, met le feu à une gargousse que venait de lâcher le chargeur.

La flamme produite se propage dans la gaine qui entoure la chambre de tir et met le feu à quelques gargousses déposées près du monte charge.

Douze canonniers sont blessés (brûlures) dont deux grièvement le maître ouvrier en fer Delaunay et le brigadier Montcourant qui étaient en train de réparer un appareil télescopique n’avaient pu se dégager facilement.

Par suite de la panique qui s’est produite dans le peloton des servants de la tourelle, un pourvoyeur qui montait l’escalier en portant un obus est renversé, le projectile lui casse un jambe.

 Une heure et demie après l’accident on retire le canonnier réserviste Boudinot , presque asphyxié et brûlé.

 Un obus tombe sur une plate forme de la batterie 8 St Agnant, tue un brigadier (Boudinot cousin du précédent) et deux canonniers Lamour et Tondeur et blesse 3 autres canonniers.

A la fin de la journée la bat. de St Agnant est évacuée, sa garnison rejoint le fort de Liouville en rapportant les culasses. 

 La Bat. 13 (S/L Wanderwinckt) a pu tirer toute la journée sans que l’ennemi ait pu régler son tir sur elle.

La batterie 4 est vite réduite au silence.
Le bombardement cesse à 18 h.
le Lt Papin écrit dans son rapport cette journée.

Le fort présente un véritable aspect de fête...

Quand tout à coup, vers 7H 30  surviennent les premiers obus ennemis.

 Tir de réglage avec de petits calibres, suivi bientôt du tir à démolir avec des gros calibres 280 Krupp et 305 Autrichien dont l’obus pèse respectivement 340kg et 400kg. qui dévastent littéralement notre fort, à tel point, des 45 pièces de canon que nous possédions, il ne restait au soir que les deux tourelles en état de tirer.

Tout le reste était, ou démoli  ou culbuté sous les décombres et rendu inutilisable.

 …le massif de ma tourelle, suspendu en porte à faux, et comme minée par le dessous, simulait une dent déchaussée, vu de mon observatoire

 Je retrouve sur leurs lits d’infirmerie les capitaines Guenot et Delu .blessés par des éclats de caisses à sable destinées à la protection et qui furent projetées comme des fétus de paille au premier choc, en formant des projectiles à leur tour. 

 Le Major BERT s’emploie avec un calme parfait au milieu de ses blessés, dont certains sont à nouveau blessés par des éclats venant du dehors. Il a été d’ailleurs admirable de dévouement pendant toute la durée et aussi par la suite, jusqu’au jour où on a dû l’évacuer, à bout de forces ! 

 Notre redoute de St Agnant est gravement atteinte dès 10 h, et complètement démontée vers 19h . …où sa petite garnison fait retour au fort.

 Avec le Lt Bard, deux sous-officiers et quelques volontaires, nous essayons de dégager une pièce de 120 sur le parapet.

 L’ennemi nous voit et règle son tir. Après deux coups seulement, la pièce est mise hors d’usage.

  Nous continuons à tirer avec les tourelles, en nous relevant mutuellement entre officiers d’artillerie car nous sommes quatre Lieutenants pour les deux tourelles et ceci permet heureusement de dormir malgré que l’on sente tous les coups.

 Le fort étant comme secoué à chaque explosion de 305.

 

Publicité
Publicité
21 septembre 2014

22 Septembre

22  7bre

 

Alerte à 7h15 du matin;communiqué au poste de Varnéville de continuer à observer la partie nord du Montsec. Prévenir si des batteries ennemies se dirigent de ce côté; à 7.30 la batterie 5 ouvre le feu sur le défilé entre Montsec et Loupmont, et sur le bois de Haute Charrières; à 8 heures la batterie 13 ouvre le feu sur le même objectif; à8,15 la tourelle de 155 ouvre le feu sur la lisière du bois de Haute Charrière.

A 9h50 la tourelle de 75 ouvre le feu sur le bois à l'est du clocher de Varnéville; à 11 heures, la tourelle de 155 cesse le feu; à 11h5 la tourelle de 75 cesse le feu; à11h20 les batteries 13 et 5 cessent le feu. A 13h,5 la batterie 5 ouvre le feu sur le même objectif.

A 13,h44 ordre est donné à la tourelle de 75 d'arroser le bois qui se trouve sur le flanc droit du col de Varnéville.(Bois des récollets)

A 13,h54 la tourelle de 75 cesse le feu, la 7eme division de Cavalerie ayant reçu l'ordre de s'emparer et tenir les points, Varnéville, le Monts, et Loupmont. La tourelle de 75 restera en observation et devra soutenir cette cavalerie si elle était refoulée par une contre attaque allemande. Les batteries 5 et 13 cessent le feu à 14,h45.

A 15,h45, la batterie 5 ouvre le feu sur le défilé entre Montsec et Loupmont.

A 16,h5 cette batterie cesse le feu; à 17,h45 une batterie d'artillerie de la 7eme division de cavalerie ouvre le feu au delà de la trouée de Varnéville; ce feu est dirigé dans la direction du village de Woinville.

Une autre batterie de la 2ème division de cavalerie postée à l'est de Broussey a ouvert le feu dans la direction de Beaumont et arrose ce dernier.

A 18 heures la batterie 5 ouvre le feu sur les bois de Haute Charrières et Géréchamps jusqu'à 18,h30.  hommes du poste de Varnéville sont blessés dont un est resté prisonnier.

 

Artillerie

 

22 septembre  52e    Alerte à 7h15. L'artillerie de Liouville entre en actions:

De 7h30 à 11h20. La batterie 5(4-120L) exécute un tir sur zone dans la dépression qui sépare le Montsec du Mont et sur les bois de Gérichamps et la Haute Charrière

De 8h à 11h20.. La batterie 13 (3-120L) exécute un tir sur zone sur les bois de Géréchamps et de Haute Charrière

de 8h15 à 11h. La tourelle de 155 exécute un tir sur zone sur la lisière ouest du bois de Haute Charrière

A 9h50. La tourelle de 75 ouvre le feu sur le bois qui couvre la pente ouest du Mont. Le feu cesse à 11h5

A 13h5. La batterie 5 reprend son tir sur les bois de Géréchamp et de la Haute Charriière

A 13h20. La batterie 13 ouvre le feu sur le même objectif

A 13h44. La tourelle de 75 reprend le tir du matin

A 13h54. La tourelle de 75 cesse le feu mais reste en observation et doit soutenir la 7e division de cavalerie qui a reçu l'ordre de s'emparer et tenir Varnéville, Le Mont, Loupmont

14h45. Les batterie 5 et 13 cessent le feu

15h45. la bie 5 ouvre le feu sur le défilé entre Montsec et Le Mont et le cesse à 16h5

De 18h à 18h30. La batterie 5. reprend son tir sur le bois de Haute .Charrière et Géréchamp.

Le détail des munitions qui suit était inscrit dans la marge du JMO, je ne peux reproduire cette mise en page sur le blog.

Munitions consommées

Telle 155.          24 obus allongés

Cons  de 120L  98 obus ords. explosifs (canons!!! bien sur!!!)

                        115 obus à mitraille

Telle de 75.   406 obus à balles

                          26 obus explosifs

 

 

 

 

le Cpt Guenot relate :

 

 

 

ENFIN L’ARTILLERIE DU FORT DE LIOUVILLE ENTRE EN ACTION…..

Vers 7h  un officier d’Etat-Major nous demande d’arroser les bois de Géréchamp et de Hte Charrière, la lieue Tuillerie et les pentes Nord du Montsec où des mouvements ennemis sont signalés.

Je prends le commandement  de la bat. 5 de 120L et exécute un tir d’efficacité sur zone non vue :cote 309, corne N.O. du bois de Hte Charrière.

La bat.13 arrose la partie N.O. du bois de Hte Charrière ( S/Lt Vanderwynkt)

La tourelle 155L (Lt Papin) reçoit comme objectif une partie de la lisière du bois de la Hte Charrière puis la ferme de la Lieue Tuilerie.

Le feu cesse à 11h30

12h30 la batterie 5 (Cpt Delu) arrose la partie de Haute Charrière et Géréchamp.

15h 30 la bat.5 (cpt Guenot) reçoit l’ordre d’arroser le terrain entre le Montsec et le Mont.

18h cette bat. reprend avec le Cdt Delu le tir d’arrosage

Pendant la journée le baraquement (logement des officiers à l’extérieur du fort) est déménagé, la salle à manger est installée au fort dans la casemate affectée à cette usage.

Les dispositions sont prises pour faire si c’est nécessaire sauter le baraquement.

Les chevaux sont rentrés au fort (casemate 10)

( le cpt Guenot gardera son cheval pendant toute la guerre. Ce cheval lui fut affecté en 1906 et le suivra jusqu’en 1920 )

 

Le Lt Papin écrit

Au fort, on sonne la « Générale » !!!!!

 

          à 7H30.

Les troupes allemandes qui n’ont pu être inquiétées sérieusement dans leur progression ont occupé une bonne partie des Hauts de Meuse où elles sont cette fois à la portée de nos pièces.

Nous commençons le tir, mais ne ripostent pas et pour cause, car ils achèvent l’installation de leurs batteries.

Les capitaines Guenot et Delu dirigent le tir des 120, qui sont les pièces du fort ayant la plus grande portée.

 

 Je reçois, en qualité de plus ancien Lieutenant,  le commandement de la tourelle de 155.

Le poste du Lieutenant BARD est à la tourelle de 75 à éclipse, engin excellent qui fit ses preuves par la suite.

 

 Celui du Lieutenant MIGNOT à la redoute de St Agnant.

Le S/L VANDERWYNKT prend le commandement d’une batterie de 120 située le long du chemin de la redoute

 

20 septembre 2014

21 Septembre

21  7bre

 

La lutte d'artillerie a repris ce matin à peu près sur les mêmes emplacements. L'artillerie lourde bombarde les cotes de Meuse avec violence. Duel d'artillerie toujours entre l'artillerie de la 2e D.C. à Richecourt et Marvoisin contre une artillerie allem. lourde qui lui prodigue ses obus sans l'effrayer nullement ni modifier son entrain et son ardeur.

Dans l'après midi ils n'ont cessé de bombarder derrière la pointe N.O. d'Heudicourt. Puis ils ont arrosé abondamment les flancs des côtes de Meuse qui sont au N. de Buxières, probablement pour ouvrir la marche en avant des 2 ou 3 bataillons allemands signalés par la 2e D.C. dans Heudicourt avec une section de mitrailleuse.

Quelques obus (une dizaine) ont éclaté beaucoup plus loin dans la direction Varvinay-Chaillon-Lavigneville.

Le combat continu sur le plateau de Lironville et les bois du Jury et Hazelles.

 

Dans le journal de l'artillerie

 

21 septembre  51e    L'artillerie reprend le service de garde aux pièces pour soutenir le cas échéant la 2e Division de cavalerie qui essaie de progresser vers Richecourt. L'artillerie allemande bombarde les côtes de Meuse  avec violence vers Heudicourt Hattonchâtel. Dans l'après-midi nous apprenons que 2 ou 3 bataillons allemands avec mitrailleuses sont à Heudicourt et marchent sur Creüe; Dans la soirée que 2 colonnes allemandes comprenant une forte proportion d'artillerie marchent vers les Hauts de Meuse qui sont occupés par la 75e Division et la 7e Division de Cavalerie

La canonnade cesse à la nuit

Travail pour le personnel disponible; l'artillerie du fort n'entre pas en action

 

 

le cpt GUENOT note :

 

La canonnade reprend dans la région de Beaumont, bois de Monsart, et vers Heudicourt :Hattonchatel, elle dure toute la journée.

Pour soutenir la 2° D.C. dont le quartier général est à Bouconville nous reprenons la garde aux pièces.

Dans la soirée nous voyons des incendies qui semblent être dans les villages de Lironville, Flirey et Heudicourt.

Nous avons pu constater d’ici que les allemands sont prodigues de leurs obus, ils arrosent pendant des heures de grandes zones de terrain pour empêcher l’accès.

Nous avons pu voir une batterie française qui est restée en position au Nord-est de Beaumont une bonne partie de la journée ne semblant pas être gênée par le tir de l’artillerie allemande qui arrosait tout le terrain devant elle.

Nous avons entendu dire par des artilleurs qu’ils n’éprouvaient que des pertes insignifiantes du fait de l’artillerie.

 

 le Lt PAPIN écrit:

Nous assistons à des incendies de villages entre autres celui d’Heudicourt, où quelques uns de nos hommes voient brûler leur propre quartier, on devine quelle angoisse…

20 septembre 2014

20 Septembre

20  7bre

 

L'artillerie allemande depuis 10h1/2 jusqu'à la nuit a fait rage. Elle a bombardé: Pannes, Limey, Flirey. Leurs gros obus tombaient un peu dans toutes les directions. Au nord du mont on a la sensation qu'ils bombardent avec de grosses pièces Vigneulles.Hattonchatel et plus au N. du fort j'aperçois très bien l'épaisse fumée des projectiles sur l'arête est des côtes de Meuse.

A cause de cette artillerie lourde à laquelle la notre répondait avec vigueur, quoique parfaitement repérée par l'ennemi et encadrée, notre division de cavalerie (2e) n'a pas pu progresser. Le soir elle est rentrée aux cantonnement à Bouconville(Q.G.) Rambucourt, Broussay en Woëvre avec av.postes à Secheprey, Baumont, Montsec.

 

Pour les Artilleurs

 

Emploi du temps: nettoyage des effets et revue de casernement. Repos

 

Le cpt Guenot note :

Temps couvert et froid, pluie dans la soirée.

Nettoyage des effets, revue de casernement.


 Messe à 9h dans la poudrière 101.

Repos

A partir de 11h on aperçoit des éclatements du coté de Lironville.Dans l’après-midi de la fumée provenant d’éclatements d’obus apparaît au-dessus d’Heudicourt. Pannes est bombardé ainsi que Lironville, des obus allemands semblent arroser le plateau de Montauville.La canonnade continue toute la nuit Limey, et Flirey doivent avoir souffert du tir de l’artillerie. Une patrouille nous rapporte que les allemands ont canonné Vigneulles et Hattonchatel où nous avions des troupes.

le Lieutenant PAPIN écrit dans son rapport :
C’est le 20 septembre,un dimanche matin, que le fort de Liouville fut mis en situation d’alerte continue, toutes les pièces armées et prêtes à tirer, chacun à son poste d’observation.…à la jumelle nous distinguons certains détails entre 12 et 20 kilomètres……nous assistons en spectateurs à des actions d’artillerie hors de la portée de nos canons…et l’on peut juger de la situation singulière d’une garnison de fort, comme la nôtre, réduite à attendre que l’ennemi veuille bien attaquer…
18 septembre 2014

19 Septembre

19  7bre

 

Donné ce matin à 8h1/2 les ordres suivants au capitaine du génie pour parfaire la défense du fort.

1° Doubler par des sacs de terre ou ....... les blindages en planches fermés définitivement.

2/ Faire un blindage en chicane a l'ouverture du passage de la cour 5 à la cour de la tourelle de Mites.

3/Construire un plancher et fermer le vide qui entoure la cheminée de la cuisine.

4/Bétonner les nouveaux abris construits par l'artillerie pour les observateurs.

5/Créer un passage souterrain pour se rendre à l'abri de la tourelle

6/a l'artillerie doubler le fil aérien téléphonique allant du poste central à la tourelle mitrailleuse par un fil en terre.

Violente canonnade dans la direction Etain.Conflans.

 

Artillerie

 

même emploi du temps que le 16 septembre

 

17 septembre 2014

18 Septembre

 

 

18  7bre

 

Canonnade lointaine même direction qu'hier 2e D.C. toujours au repos à Apremont avec détachements à l'E. et N.E.

Collection capitaine GUENOT 034

 18 septembre  48e jour    même emploi du temps que le 16 septembre

 

le Cpt Guenot note ce jour :

Mauvais temps (grand vent et pluie)

Je vais à St Mihiel y voir du matériel d’artillerie allemande (une plate-forme de 305 et 2 obusiers de 15) provenant du siège de Troyon.

Le 1°R.A.C est à St Mihiel.

Emploi du temps : travail et manœuvre.

Mr BASUEL  sort de l’hôpital et rejoint le fort.

c’est le cpt des Eaux et Forêt, entre officier, ou pour désigner un collègue, on trouve cette expression écrite  "Monsieur X…" 

 

 

Publicité
Publicité
<< < 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 > >>
Publicité