Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Fort de LIOUVILLE
Publicité
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 66 016
Archives
Fort de LIOUVILLE
26 septembre 2014

27 Septembre

27  7bre 1914 A 5h20 commencement du bombardement.

Ordres donnés à l'artillerie (tourelles): Suivez très attentivement ce qui se passe sur le champ de bataille au Nord et Nord.Est  d'Apremont. Battez  tout ce qui s'oppose à la marche en avant de nos troupes. Sur tranchées, points difficiles où nos troupes trouvent les points de résistance et soyez prêts à couvrir par un feu violent toute marche rétrograde des nôtres.

6h25 A 5h30 Tourelle 75 ouvre le feu

A 6h25 tourelle 155 ouvre le feu

A 8h Tourelle 75 partiellement obstrués par un soulèvement de béton.

A 8h20 ordres donnés à l'artillerie par suite de communications faites par le Colonel Ct 32 Brigade:

Tourelle 155: Battre Village Varnéville et versant N.O. de la trouée.

Dès que la tourelle 75 sera remise en état de tirer, les objectifs seront les suivants. Trouée et pente N.O. de Varnéville. A ce moment la tourelle 155 changera d'objectif et dirigera son tir sur la lisière Bois du Jura.

Remis au Colonel Artie P1 (Première) partie 16° corps, 32e brigade un rouleau de fil téléphonique pour nous mettre en communication

A 9h15 Tourelle 155 cesse son feu . Appareil de pointage déréglé.

Reçu dépêche chiffrée à 9h30 venant de Verdun

A 10h Reçu renseignements suivants par le sergent Pugnant en liaison avec le Colonel du 29° de Ligne

1 Bon attaque le bois Jura par le Sud.Ouest

Le 29° passant par la forêt d'Apremont, attaque le bois Jura par le Nord.Ouest. Un de ses Bataillons exécutera un mouvement tournant, attaquera le Nord, alors que notre Bon du 13e attaquera par le Sud.

Ordre est donné aux tourelles d'ouvrir le feu sur ces différents points, mais la tourelle de 75 n'est pas encore en état de fonctionner. Elle ouvrira le feu dès qu'elle le pourra.

A 10h21 tourelle 75 ouvre le feu(tir à la circulaire par coup non observé)

A 10h30 Tourelle de 155 ouvre le feu.

A 11h30 la tourelle de 155 est hors service par suite de la rupture du tuyau de la pompe. Les tuyaux de rechange sont ensevelis sous les décombres.

Le Médecin Major profitera de la nuit et d'une accalmie du bombardement pour faire inhumer les deux soldats maort laissés dans le fossé du fort de Liouville et les trois hommes tués à St Agnant.

Il demandera les hommes de corvée necessaires à l'Infanterie.

Ordre à lire à la garnison

Le gouverneur défend de la façon la plus formelle de placer les troupes de piquet dans les abris cavernes. Ces hommes sous le commandement de leurs chefs devront se tenir groupés sous la galerie du Parados. Libre à eux de s'asseoir et de se coucher Ces soldats sont appelés à marcher les premiers et à vendre chèrement leur vie pour la défense du fort. Les placer dans un magasin caverne, c'est faire douter de leur courage et des bons résultats que devra amener  leur entrée vigoureuse en action. Le gouverneur rappelle pour la dernière fois que la galerie du Parados seule et les abris cavernes sont à l'abri du bombardement: exception faite des prises d'air sous lesquelles on ne devra jamais se tenir. Lors de sa prise de commandement dans le fort, artilleurs et fantassins paraissaient tous disposés à faire tout leur devoir jusqu' au bout, il espère ne pas se tromper. Tous ces soldats français travaillent aujourd'hui  chacun d'après son arme à défendre la France c'est à dire nos pères, nos mères, nos femmes, nos enfants, nos biens, le courage seul que nous saurons montrer partout les sauvera de la misère et de la honte. Tout autour de nous, nous voyons ces braves Soldats français, verser généreusement leur sang pour la Patrie. Jusqu'aujourd'hui leur tâche qu'ils ont Si bien remplie leur demande beaucoup plus de courage qu'à nous qui n'avons à subir qu'un bombardement à l'abri. Le Gouverneur compte donc sur tous pour surmonter l'épreuve que l'on nous demande et ne pas s'affoler pour un mur qui tombe. Cette conduite ne serait pas digne  d'un soldat français. Le gouverneur prie à nouveau les Cts de Bie et le Cne Ct la Cie d'Infanterie de veiller à ce que personne ne cherche à se mettre à l'abri en dehors de la gaine du Parados, les abris cavernes pour les hommes qui ne sont pas de service.

A 16h40 Le couloir de la tourelle 75 s'effondre et ensevelit 3 soldats. La tourelle 75 ne peut plus être utilisée

Ordre à lire à la garnison

Le gouverneur a la douleur de faire part à la garnison du fort de la mort de 3 soldats qui ont été engloutis dans le couloir de la tourelle 75. Ces hommes sont morts en faisant bravement leur devoir. Le gouverneur défend de s'approcher de cette tourelle qui menace ruine.

A 17h le bombardement cesse.

Des ordres identiques à ceux qui ont été donnés ces jours derniers sont donnés aux différentes unités pour la propreté des locaux et le service de sécurité pendant la nuit.Convocation commission de défense: ...... (mot illisible) du télégramme pour diminuer l'effectif du fort.

 

Journal des artilleurs

 

5h20. Commencement du bombardement

Ordres donnés à l'artillerie( tourelles): "suivez bien attentivement ce qui se passe sur le champ de bataille au Nord et Nord Est d'Apremont. Battez tout ce qui s'oppose a la marche en avant de nos troupes. Surveillez les tranchées, points difficiles où nos troupes trouvent de la résistance et soyez prêts à couvrir par un feu violent toute marche rétrograde des nôtres"

5h30. La tourelle de 75 ouvre le feu

6h25. La tourelle de 155 ouvre le feu

8 heures. arrêt de tir de la tourelle de 75: par suite d'un soulèvement du béton de la collerette qui empêche le pointage

8h20. ordres reçus a la suite d'une communication du colonel Comt la 32e brigade:" Tourelle de 155: battre le village de Varnéville et le versant N.O de la trouée. Dès que la tourelle de 75 sera remise en état de tirer ses objectifs seront les suivants: Trouée et pente n.o de Varnéville. A ce moment la tourelle de 155 arrête changera d'objectif et dirigera son tir sur la lisière du bois Jura."

9h15. La tourelle de 155 arrête son feu. L'appareil d'enclanchement de la pièce de gauche est cassé

10 heures. A la suite de renseignements reçus concernant l'attaque du bois Jura. ordre est donné est donné à la tourelle de 75 de prendre comme objectifs les lisières sud.ouest et nord de ce bois. La tourelle n'étant pas encore en état de tirer ouvrira le feu dès qu'elle le pourra

10h25. La tourelle de 75 ouvre le feu(tir à la circulaire)

10h30. La tourelle de 155 ouvre le feu

11h30. La tourelle de 155 est mise hors service par suite d'une nouvelle rupture du tuyau de la pompe du canon de gauche. Impossible de remplacer le tuyau

16h40. Par suite de l'explosion d'un obus de gros calibre avec retard à proximité du couloir d'accès de la tourelle de 75, un pied-droit est chassé dans le couloir et s'effondre en partie; trois canonniers de la 12e Batterie sont ensevelis et tués sur le coup.

17 heures. Le bombardement cesse

Convocation de la Commission de défense.

Incidents aux tourelles:Tourelle de 155. un appareil d'enclanchement se casse; le tuyau de raccord de la pompe à l'appareil télescopique  éclate

Tourelle de 75. Soulèvement du béton de la collerette. même incident des douilles que les jours précédents

le cpt Guenot écrit dans son cahier :

Je quitte l’hôpital de Commercy, nous montons dans le train à 11h30. font le voyage avec moi : le Cdt SIMON (dragon), le Cne DELU et le S/Lt VERSCHNEIDER du 13°R.I. blessé en attaquant les tranchées que les allemands avaient déjà construites  en avant d’Apremont. (le 25/9 le 13°R.I. attaque Apremont sans succès mais occupe la Redoute de Bois Brulé)

Arrêt à Neufchâteau où se trouve un grand hôpital d’évacuation.

Tout le long du chemin nous sommes l’objet de beaucoup d’attention (distribution de boissons chaudes et de repas).

Le lt Papin écrit :

Vers 5 heures, on essaye de déblayer la batterie 4 qui, dûment repérée, est reprise sous les feux.

La dalle de béton armé qui protège le couloir d’accès à la tourelle de 75 s ‘effondre.

Dans notre fort, où l’on vit au régime biscuits et de conserves, on essaie de refaire du pain dans un pétrin tiré de quelques planches...

Les fumées servent de repère, la manutention est effondrée. Les cuisines sont hors service…

L’eau des citernes de guerre nous épargne le supplice de la soif, mais quelle eau !!…

La conséquence est que certains besoins journaliers se multiplient de manière excessive, au point de devenir horaires, c’est un des gros sujets de préoccupation quoique ce soit celui dont on parle le moins, que de savoir en quel asile leur donner satisfaction, ne serait-ce que pour l’hygiène du fort …

A signaler que la plupart de nos planchettes de tir au 1/10000, ensevelies sous les éboulements ont disparu.

A défaut de ces cartes, dont la précision merveilleuse nous a rendu tant de services (et dont nous avons d’ailleurs retrouvé plus tard une partie)

Nous nous servons de cartes d’Etat Major que nous portions sur nous dès le début  comme secours éventuel, et où nous avons tracé par avance toutes les divisions d’angles et de distances.

Nous pouvons donc poursuivre nos tirs sur zone dans des conditions encore satisfaisantes

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité