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Fort de LIOUVILLE
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Fort de LIOUVILLE
24 septembre 2014

25 septembre

25  7bre 1914

 

0h10 Le Sergent Laillet rapporte des Renseignements venant du commandant les avants postes de St Julien

Commandant Ferry du 29e ligne (8e corps)

5h Défense absolue de sortir des gaines avant que l'ordre en soit donné. Défense de stationner dans la galerie où se trouve la cheminée de la cuisine. Le poste central de commandement est transféré chambre n°58 où le gouverneur se tiendra et où tous les renseignements devront lui être transmis jusqu'à nouvel ordre.

5h45 Le bombardement commence (4 coups) Il recommence à 9h15 avec intensité.

6h50 On va essayer de brancher sur Commercy la ligne téléphonique  du fort en portant un fil sur la ligne aérienne de Liouville à Commercy

6h50 2 aéroplanes dont on n'a pu reconnaître la nationalité ont survolé le fort.

Ordre à l'artillerie: Soutenir par votre feu toute troupe française dans la Woëvre qui se porterait en avant et soutenir de même celle qui ferait une manoeuvre rétrograde.

La tourelle de 155 peut encore tirer avec un canon mais seulement un coup toutes les 10 minutes. Au premier coup l'ennemi qu'on aperçoit dans la direction Sud-Est d'Apremont disparaît. Quant à la tourelle de 75 dont le feu très nourri d'hier soir a occasionné la perte d'un extracteur; le commandant de l'artillerie a fait le nécessaire pour que la pièce soit en état avant que le bombardement recommence.

Reçu renseignements d'un capitaine de Chasseurs avec son avant garde composée d'un escadron: Se dirige vers St Mihiel avec mission de s'assurer si les troupes allemandes essayent de passer entre le fort de Liouville et le Camps des Romains.

On aperçoit de l'artillerie française qu'avais pris position à l'Est de Gironville et se dirigeant sur Apremont

A  10 heures la tourelle de 75 ouvre le feu

A 9h45 Reçu de Général Ct 2 D. C. à Gouverneur de Liouville.

Une attaque d'infanterie va se produire vers 11 heures sur Apremont. Appuyez de toutes vos forces cette attaque en tirant sur la côte 242 N.O. d'Apremont où nous savons qu'il y a un poste d'observation ennemi et sur le bois du Jura.

Ordre est donné aussitôt au Ct d'artillerie de faire exécuter des feux aux endroits demandés.

A 10h tourelle de 75 ouvre le feu.

A 10h25 tourelle de 155 ouvre le feu.

A 12h5 par ordre du commandant d'artillerie la tourelle de 155 cesse le feu (12 salves tirées. Observation impossible)

A 12h10 Le Commandant d'artillerie demande si l'attaque de notre infanterie réussit. D'après les renseignements, il croit utile de prolonger son tir.

A 12h25 la tourelle de 155 est coincée par un obus arrivé en plein fouet. Arrêt forcé du tir et ordre est donné de profiter d'une accalmie de bombardement pour la réparer.

A 13h Au moment ou la tourelle 75 était dans son mouvement d'éclipse, un obus est arrivé sur la coupole. Le choc de l'obus a accéléré le mouvement de descente de la tourelle à un tel point que le canonnier qui était à la manivelle a été frappé sur le flanc droit par cette dernière et a été projeté en arrière. La tourelle ne peut plus être éclipsé à fond.

A 13h5 le bombardement cesse

A 13h10 reçu télégramme du Gl Ct  D.C. donnant connaissance de la situation du 16e corps et des 2e et 7e Divisions de Cavalerie

A 14h10 on reçoit un ordre du 8e corps ainsi conçu:

Situation très bonne, offensives sera reprise vigoureusement demain avec renforts importants, débouchant entre Apremont et Gironville. Tenez solidement.

A 14h45 Le bombardement recommence.

A 13h Les tourelles 75 et 155 ont l'ordre d'ouvrir le feu sur le même objectif que ce matin.

A 15h5 la tourelle de 75 ne peux plus éclipser

Ordre est donné de ne tirer qu'au moment ou l'ennemi ne bombarde plus. ou dans les moments d'accalmie.

A 15h15 Un obus ennemi est arrivé dans la gueule d'un canon de la tourelle de 155 au moment du départ du coup. le canon éclate et produit un retour de flammes dans la tourelle.

La tourelle est hors de service pour l'instant. Ordre est donné de la remettre en usage si possible.

A 15h30 Ordre est donné à la tourelle de 75 de diriger son feu sur les tranchées ennemies qui se trouvent au Sud d'Apremont.

A 16h10 La tourelle de 155 ouvre le feu avec une seule  pièce.

communiqué de l'officier chargé du tir

A 16h30 La tourelle a tiré 4 salves. Les batteries de 75 de campagne nous ont aidé. Le tir a été très juste. Les allemands se sont repliés sur la gauche. Nos 75 bombardent la droite d'Apremont. Faut-il Continuer mon tir sur ce village

réponse du Gouverneur

-OUI-

 

A 16h15 un obus ayant encore pénétré dans la gueule du canon déjà hors d'usage de la tourelle 155, il n'est pas possible de continuer le feu et ordre est donné de la faire cesser. L'officier chargé du tir de la tourelle fait parvenir la note suivante: La réparation de la tourelle sera achevé ce soir; mais il m'est impossible de prévoir combien de temps encore sera nécessaire.

L'infanterie française occupe actuellement la ligne partant de la maisonnette.

A 17h45 le bombardement cesse. Aussitôt les blessés qui peuvent se transporter se rendent à pied à Boncour St Julien. où doit se trouver une voiture pour les conduire à Commercy.

A 17h50 L'officier de la tourelle de 155 fait parvenir la note suivante: A la tourelle la réparation est longue et difficile mais j'espère que nous pourrons la mener à bonne fin.

Ordres pour le nuit: L'infanterie enverra deux postes d'écout l'un  à la Bie de St Agnant, l'autre au bois de la Horgne relié au fort par téléphone.  5 patrouilles de 2 heures en 2 heures feront le tour du fort en dehors du réseau de fil de fer. Une sentinelle double dans le fort aura comme consigne de prévenir en cas de bruit de fusillades.

A 23h30 La 1e patrouille rapporte les renseignements suivants: Liouville occupé par un bataillon du 13e de ligne qui a fait l'assaut d'Apremont cette après-midi. Nombreux blessés. Le commandant espère se replier sur St Julien pour que ses hommes se reposent. A St Agnant le colonel du 13e de ligne nous dit que les troupes françaises sont à 200 mètres en arrière d'Apremont. Il compte faire l'assaut d'Apremont cette nuit aidé de la 32e brigade qui se trouve sur la gauche. Si l'assaut de nuit ne réussit pas, il sera recommencé à la pointe du jour. Le Bon du 13e qui est à Liouville à l'ordre de gagner St Agnant pour participer à l'attaque.

Le bombardement continue

 

Collection capitaine GUENOT 002

 

 

 

Artillerie

 

25 septembre  55e    Le poste de commandement est transféré casemate 58

5h45. L'artillerie ennemie envoie 4 obus sur le fort

7 heures Ordre du Gouverneur. Soutenir par votre feu toute française dans la Woëvre qui se porterait en avant et soutenir celles qui feraient un manoeuvre rétrograde

7 h30. La tourelle de 155 tire sur des détachements ennemis au S.E. d'Apremont

9h15. Le bombardement recommence avec intensité.

10 heures la tourelle de 75

                                                  ouvrent le feu sur le bois Jura

10 h 25 la tourelle  de  155

ces tirs sont demandés par le Général Comt la 2e Don de Cie en vue d'une attaque qui doit se produire vers 11 heures sur Apremont

12h5. La tourelle de 155 arrête son tir (observation impossible)

12h15. La tourelle de 155 reprend son tir.

12h25. La tourelle de 155 est coincée- arrêt du tir.

13 heures arrêt du tir de la tourelle de 75

13h5 Le bombardement cesse

14h45. Le bombardement recommence

15h5- reçu l'ordre de reprendre le tir des tourelles de 75 et 155 sur le même objectif que le matin. La tourelle de 75 ne pouvant plus s'éclipser ordre est donné de ne tirer que pendant les acalmies du bombardement.

15h15. Un coup d'embrasure frappe le canon de droite de la tourelle de 155, brise la volée et produit un retour de flamme à l'intérieur. arrêt du tir.

15h40- Reçu l'ordre de faire tirer la tourelle de 75 sur les tranchées ennemis au Sud d'Apremont.

16h10. La tourelle de 155 ouvre le feu avec un seul canon sur le même objectif

16h30. La tourelle de 155 prend le village d'Apremont comme objectif; ce village est également bombardé par des batteries de 75

16h45. La tourelle ayant été frappée par un obus de rupture ne tourne plus-arrêt du tir.

17h45. Le bombardement cesse

Plusieurs obus étant arrivés dans le voisinage de la chambre du treuil de la tourelle de 155 dont le mur du fond est fortement lézardé, les obus allongés amorcés emmagasinés à l'étage inférieur de la tourelle sont descendus dans le magasin caverne Sud.

19 heures. Quelques obus arrivent sur le fort.

20 heures. Profitant de l'accalmie, les blessés qui peuvent marcher quittent le fort et se rendent à Boncourt

Dans la matinée la partie de la garnison d'artillerie disponible descend au magasin caverne Sud (Le parados vient d'être frappé par un obus qui crève la partie centrale)

Incidents aux tourelles _ Tourelle de 155: La tourelle est encore coincée par des morceaux de béton détaché du cuirassement et projetés entre la coupole et l'avant cuirasse.

Un coup d'embrasure brise la volée du canon de droite. Le remplacement du tube brisé, envisagé un instant n'est pas entrepris; le canon étant écourté rend l'opération difficile et on est pas certain de le terminer pour le jour

Tourelle de 75   Un certain nombre de douille forcent dans leur logement et ne peuvent être extraites par l'extracteur. Cet incident s'est déjà produit le 24. L'emploi répété de l'extracteur à vis ralentit le tir. Le 25 l'extracteur à vis se brise; des canonniers courageux montent chaque fois que c'est nécessaire sur la collerette de la tourelle pour extraire les douilles à l'aide d'un refouloir

Le bombardement continu toute la nuit assez lent

 

le cpt Guenot écrit:

 

Pas de bombardement la nuit. Sur invitation du gouverneur les hommes circulent dans le fort et montent sur le parados.
Vers 8h quelques obus les font rentrer sous terre.
Pendant 3 jours le fort reçoit au moins 1500 obus soit 2000 sur position.
Une dizaine de blessés dont moi quitte le fort vers 20h et quittons le fort avec difficulté. La sortie depuis l’escarpe jusqu'au baraquement est entièrement démoli.
Nous gagnons Boncourt à pied et réquisitionnons une voiture qui nous conduit à Commercy.
Le Lt PAPIN note :
Une partie du 6° corps est venue à notre aide…
…nous sommes partiellement séparés de l’ennemi par  un rideau de ces vaillantes troupes, dont l’éloge n’est plus à faire. D’autre part les feux du fort de Gironville s’ajoutent aux nôtres pour ôter à  l’ennemi tout désir de faire irruption dans la plaine de la Woëvre. réciproquement, nous appuyons le 6° corps.
Ce jour-là, écroulement de la casemate où nous avons passé la nuit, quelque temps après notre réveil, ma place était au centre de l’éboulement.
Dans la matinée écroulement du bureau du commandant d’artillerie.
Une cloison saute, nous projette pêle-mêle dans un tourbillon de plâtras et de vitres brisées.
Un quart d’heure après, comme une partie de l’état-Major du fort s’est réfugiée non loin de l’entrée de guerre, le même phénomène déjà décrit se reproduit, et nous sommes balayés par une trombe d’éclats très petits, qui nous fouettent violemment, mais ayant perdu leur force en traversant la porte en fer, nous laissent quittes avec de simples contusions.
Nos hommes, dont beaucoup nous suivent en supposant, bien à tort, que nous connaissons des abris sûrs, s’aperçoivent de leur erreur, et renoncent à notre compagnie, pour ce jour là.
Les villages de la Woëvre brûlent dont l’aspect, vu du haut de nos parapets en ruines, c’est sinistre.
C’est je crois ce jour-là ou plutôt ce soir-là que nous avons eu à tirer sur un ennemi visible à la jumelle, grâce aux lueurs d’ incendie.
C’est un fourmillement échappé du Bois Jura, dont il a été expulsé et qui  gravit les pentes dénudées situées en arrière. Il est pris à ce moment sous le feu de ma tourelle et l’on distingue les vides qu’y font nos obus de 155.
A un autre moment, comme l’ennemi, nous supposant éteints, nous avons la chance unique de trouver enfin à qui répondre…
C’est Vanderwynkt, de service à ce moment, à qui échoit la tâche, et je dois dire qu’il s’en acquitte au mieux, car cinq minutes plus tard tout  a disparu.
Mais ce furent là de rares bonnes fortunes.

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