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Fort de LIOUVILLE
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Fort de LIOUVILLE
22 septembre 2014

23 Septembre

23  7bre

 

Reçu à 5h30 du matin une moto du 4eme Bon de chasseurs groupe cycliste me demandant de soutenir sa marche de Varnéville sur le mont avec mon artillerie, j'ai donné des ordres au dt d'artillerie à 5h35 pour ouvrir le feu.

Batterie 5 ouvre le feu à 5h55. A 8 heures 1 batterie d'artillerie de la 7eme division de cavalerie placé sur la route d'Apremont à Gironville a arrosé la lisière ouest du bois de Haute Charrière; Ordre a été donné au Ct d'artillerie d'ouvrir le feu sur les bois de Haute Charrière de Haute Charrières et Géréchamps; la tourelle de 155 a ouvert le feu de 8,h10, la batterie 13 a ouvert le feu à 7h,h25 appui demandé par la 7eme division de Cie qui veut progresser dans cette direction, à 7 heures 1batterie de la 7eme Don de Cie peut se ravitailler en obus de 75.

La tourelle de 155 cesse le feu à7,h25.

Bombardement du fort commence à 7,h50. Ordre est donné de tirer sur les pentes  nord du Montsec avec toute l'artillerie disponible. La 7eme Division de Cavalerie signale qu'une Bie allemande  placée sur le Montsec bombarde le fort de Liouville à 8,h10; la batterie 5 cesse le feu à 8,h20, parce qu'on lui tire dessus. A 8,h25 l'observatoire 82 est complètement détruit, le Capitaine Delu y est blessé ainsi que le Capitaine Guénot.

Une batterie de la 7ème division installé dans le bois de Belaufey tire dans le col entre Montsec et Loupmont. A 9,h10 la tourelle de 155 ne tire plus qu'avec un canon. A 9,h15 observatoire de 155 signale une Bie d'artillerie dans la direction d'Heudicourt, et ne peut préciser si elle tire sur nous. A 9,h15 batterie 13 signale des obus ennemis tombant très peu en arrière d'elle.

A 9,h20 on annonce que la porte d'entrée de guerre est sautée.

Le poste de police se retire sous la gaine près de la pompe de guerre. Les coups sont dirigés en partie sur la tourelle de 155 qui ne tire plus qu'avec un canon.

A 9,h20, plus de communication avec St Agnant Bie. A 9,h30 la tourelle est défoncée et les communications coupées totalement. L'intérieur est rempli d'une fumée épaisse.

A 9,h30, l'observateur de la tourelle de 75 signale qu'on tire également sur le camp des Romains.

A 9,h53 la batterie 13 annonce que les obus ennemis tombent environ 200 mètres en arrière de St Agnat; a 9,h53 on parvient à retirer 2 blessés de la tourelle 155, il manque encore 1 homme qu'on peut retirer par la suite de l'intensité de la fumée.

A 9,h55 la bie 13 signale une énorme fumée noire entre Montsec et le Mont qui doit être le résultat de notre tir.

A 10 heures la batterie 13 signale que les coups tombent tout près des pièces et qu'on va faire abriter les servants et cesser le feu. A 10,h15 un abri à côté de la tourelle 155 brûle.

A 10,h15 la batterie 13 fait savoir que St Agnant ne tire plus.

A 10,h24 un aéroplane français survole le fort; a 10,h30 la Bie 13 signale que le Camp des Romains tire; à 10,h30 acalmie, la Bie 13 reprend le feu; à 10,h35 la batterie 13 signale que l'abri de la 4eme pièce est détruit par un obus et continue son feu sur le Mont à obus fusant.

A 10,h4 on signale une batterie de campagne arrosant la pente est du Mont.

A 11 heures la batterie 13 signale qu'on ne tire pas sur St Agnant.

A 11,h10 un obus tombe dans la cour des cuisines;à 11,h10 la batterie 13 est encadrée complètement par le feu de l'ennemi, elle continue à tirer.

A 11,h15 l'observateur de la tourelle 75 signale des éclatements à gauche de Bouconville.

A11,h20 St Agnant reprend le feu; ordre est donné au chef du Génie de boucher les brèches faits par les obus. A 11,h25 l'observateur du bois de la Louvière signale le même ballon et au même endroit qu'hier.(c.à dire direction des Valottes)

A 11,h25 acalmie, la batterie 13 continue son feu, l'observateur de la tourelle de 75 signale une batterie d'artillerie prenant position dans le col de Varnéville.

A 11,h40 la Bie 13 fait savoir que l'ennemi n'a pas répondu à ses deux dernieres salves et demande si elle doit continuer; ordre est donné de tirer encore des salves.

La Bie 13 fait savoir que St Agnant ne tire plus.

A 11,h45 ordre est donné x servants de se mettre à l'abri et de rester en position.

A 11,h50 On tire en ce moment sur St Agnant, les coups sont tombés sur l'extrémité ouest de St Agnant. A 11,h55 on tire sur le village d'Apremont.

A 12 heures St Agnant commence à tirer.

Batterie 13 de St Agnant; le Lieutenant ne peut observer les coups, il a tiré avec l'angle maximum jusqu'au moment ou la batterie a été touché par un obus qui a tué 3 hommes et blessé 4; le Lieutenant voulait recommencer le feu avec 3 pièces; la 1ere et la 2eme n'étaient abordables qu'en sacrifiant beaucoup d'hommes, 2 blessés gravement que faut-il en faire; demander que le génie mette le fort et la Bie en communication. Ordre est donné de ramener les blessés au fort.

A 12,h30 l'observateur de la tourelle de 75 signale un second ballon observateur au dessus des bois à l'ouest de Woinville.

A 13h35 l'observateur de la tourelle de 75 prévient que les coups qui tirent sur le fort viennent du côté du ballon observatoire, on suppose que c'est le carrefour des Valottes.

Ordre est donné à la Bie 4 de tirer dans cette direction, on a l'air de ne plus tirer sur nous de Montsec; de l'observatoire 75 on signale des éclatements dans les bois à l'Est de Broussey, on suppose que ce sont des Bies françaises.

A 12,h53 ordre est donné de faire mettre à l'abri dans les casemates toute la literie.

A 13 heures, le Lieutenant Mignot fait savoir qu'il peut tirer sur le carrefour des Vallottes, mais qu'il ne peut observer et qu'il fera un tir sur zone, on aperçoit des cavaliers tombés sur le plateau de la Louvière.

13,h24, la batterie 4 ouvre le feu sue les bois de la Louvière

13,h25, un régiment de cuirassiers se dirige de la ferme de Bricourt sur le bois du Vautour

13,h40 la batterie 13 ouvre le feu. 14 heures, les obus tirés sur le fort viennent du côté sud-ouest de Woinville, même heure la batterie 4 cesse le feu momentanément.

14,h10 la batterie de St Agnant cesse le feu;14,h15 la batterie 13 cesse le feu.

14,h30, ordre est donné à la batterie 13 de regagner le fort si possible.

14,h45. Général Ct la 2eme Division de Cavalerie à Ct fort de Liouville.

La 2eme Division de Cavalerie a évacué Beaumont et se rassemble vers Broussey pour agir ultérieurement sur Xivray par Bouconville, il est trè important de prendre sous votre feu les bois de Haute Charrière, Géréchamps et le débouché sud de Xivray qui sont occupés par infanterie allemande, nous tenons toujours Bouconville, Rambucourt. Le 16 eme Corps va agir offensivement et à fond sur Beaumont par Mandres aux 4 tours. 14,h30 L'artillerie de la Bie 13 a reçu l'ordre de tirer sur la batterie dévoilée par avion au sud ouest de la trouée de Montsec.

La batterie 5 a reçu l'ordre de tirer sur le bois de Géréchamps et le Haute Charrière, impossible de tirer sur Xivray.

14,h45, Reçu par avion un télégramme indiquant exactement l'emplacement de la batterie ennemie tirant sur le fort.14,45 ordre est donné à la batterie 13 de tirer sur ce point; nous allons essayé de tirer avec la batterie 5 qui a été  très éprouvé par le bombardement.

15,h55 Artillerie sort de Broussey et se dirige vers Bouconville.

A 16,h15 la batterie 5 ouvre le feu sur les bois de Haute Charrières.

17 heures deux batteries d'artillerie en position à Bouconville ouvrent le feu dans la direction de Beaumont.

17 heures. Un ballon captif est posté dans la directionde Rambucourt.

17.20 La batterie 5 cesse le feu( elle a tiré une cinquantaine de coups de canon)

17.25 la tourelle de 155 étant réparée ordre est donné à cette tourelle de tirer sur la batterie ennemie qui bombarde le fort, l'angle de tir de la tourelle de 155 n'étant pas assez fort elle ne peut donc pas tirer sur cette batterie ennemie, alors ordre est donné à la batterie 5 d'ouvrir le feu sur la batterie ennemie.

17.h38 On signale des troupes françaises à la corne rentrante du Bois Brûlé.

18.h10 La nuit Venant, vu l'intensité du feu ennemi et sa planchette étant enterrée sous les décombres, la batterie 5 n'a pu commencer le feu sur la batterie ennemie. Pour la nuit du 23 au 24 les coffres sont occupés et des patrouilles sont envoyées aux environs du fort si le bombardement cesse; les projecteurs seront tenus prêts allumés, feux couverts. Infanterie et artillerie devront se tenir prêtes à repousser toute attaque contre le fort. Un poste d'écoute sera envoyé au bois de la Horgne.

Le Génie fera pendant la nuit les réparations urgentes et nécessaires dans le fort. Ordre est donné à la batterie de St Agnant de rejoindre le fort pour la nuit.

Ordre pour la nuit: L'infanterie enverra deux postes d'écoute, l'un à la Bie de St Agnant, l'autre au bois de la Horgne(relié au fort par téléphone) de 2 heures en 2 heures, feront le tour du fort en dehors du réseau de fil de fer. Une sentinelle double dans le fort aura comme consigne de prévenir en cas de bruit de fusillade.

La batterie 13 cesse le feu à 19 heures et le personnel rentre au fort avec le personnel de la Bie de St Agnant.

A 19 heures le bombardement cesse

A 21 heures le bombardement recommence.

le matin à la tourelle de 155 un obus ayant éclaté entre l'avant cuirasse et la coupole,l'avant cuirasse a été percée, le jet de flammes produit par l'éclatement a communiqué le feu aux deux gargousses montées à l'étage supérieur par le monte charges; ce jet de flammes a blessé deux hommes; les deux gargousses del'étage ont communiqué le feu aux deux gargousses de l'étage inférieur du monte-charges, les flammes produites de l'étage supérieur à l'étage inférieur ont fait retour par l'escalier donnant accès à la tourelle ce qui a occasionné les brûlures aux hommes qui descendaient les escaliers de la tourelle.Un canonnier a été demi-asphyxié et brûlé sérieusement.

 

Pour l'artillerie

 

23 septembre  53e    5h35 Reçu l'ordre d'arroser avec la Bie 5 les bois qui couvrent le Mont pour soutenir la marche de nos troupes de Varnéville sur le Mont(tir progressif du chemin Loupmont-Varnéville à la pointe Est du Mont). Ouverture du feu 5h55.

7h10 La tourelle de 155 ouvre le feu sur les bois de Géréchamp et Haute Charrière.

7h25 La batterie 5 reçoit l'ordre d'ouvrir le feu sur la pente nord du Montsec occupée par l'artillerie allemande (tir sur zone)

7h35 la batterie 5 commence son tir

7h50 Le bombardement du fort commence

7h40 Les batteries 8 (3-120L) et 13 ouvrent le feu sur le même objectif que la batterie 5

7h45 La tourelle de 155 ouvre le feu sur le même objectif

7h50. Commencement du bombardement du fort

8h20 La batterie 5 arrête momantairement son tir. Cette batterie est encadrée par le tir ennemi et subit un tir d'efficacité nourri de 15 cms.

8h25 L'observatoire blindé de la Bie 5 (casemate 82) occupé par le capitaine Guénot qui commende le tir de la batterie et le capitaine Delu est défoncé. Les 2 officiers et un Mal des Logis sont blessés

9h20 La communication téléphonique avec la batterie de St Agnant est coupée.

9h30 un obus de rupture attaient la tourelle de 155 entre la coupole et l'avant cuirasse et perce la gouttière pare éclats. Le jet de flamme de l'obus enflamme la gargousse que tenait le pourvoyeur d'une pièce et quelques gargousses déposées dans la gaine de circulation (12 canonniers brûlés plus ou moins grièvement, l'un d'entre eux n'a pu à cause des gaz être retiré que 2 heures après l'accident)

Peu de temps après la mise en action de la tourelle. le monte charge ne fonctionne plus.

10 heures. La batterie 13 arrête momentairement son tir étant encadrée par le tir ennemi. Elle le reprend à 10h30.

10h35. Un obus bouleverse le 4e terre plein de la batterie 13.(non occupé)

11h20. La batterie 8 reprend son tir sur le même objectif.

11h25. La batterie 13 reprend son tir.

11h40. La batterie 8 ne tire plus.

11h50. L'artillerie allemande tire sur la batterie de St Agnant.

12 heures. La batterie 8 reprend son tir. Un obus de gros calibre atteint l'avant d'un terre plein de cette bie tue un brigadier et 2 canonniers et en blesse 3 autres.

12h15. La batterie 13 arrête son tir

12h35. L'observateur de la tourelle de 75 signale un ballon observateur au dessus des bois à l'ouest de Woinville. Les coups reçus par le fort semblent provenir de cette direction. Ordre est donné à la Bie 8 d'arroser la zône du carrefour des Vallottes

13h24 .La bie n°4 (3-120L) ouvre le feu sur le bois de la Louvière

13h40. La batterie 13 reprend son tir

14h10. La bie de St Agnant et la Bie 13 cessent le feu

14h30. La batterie 13 reçoit l'ordre de tirer sur une batterie signalée par avion au suouest de la trouée de Montsec

14h45. Le Général Comt la 2e Division de cavalerie demande que le fort prenne sous son feu le bois de Géréchamps et de la Haute Charrière ainsi que le débouché sud de Xivray occupé par de l'infanterie allemande

16h15. La batterie 5 reprend le tir sur le bois de Géréchamps et Haute Charrière mais ne peut tirer sur Xivray.

17h20. La batterie 5 cesse le feu

17h25. Ordre est donné à la Bie 5 d'ouvrir le feu sur la batterie signalée par avion; étant donné l'intensité du tir ennemi, la batterie 5 ne peut pas commencer le tir

19 heures. La batterie 13 cesse le feu

Pour la nuit, les flanquements sont occupée, la garnison de la batterie de St Agnant rejoint le fort ainsi que le personnel de la batterie 13

De 19 heures à 21 heures pas de bombardement

Les réparations à la tourelle de 155 (gouttière, pompe) sont terminées à 21h30; cette tourelle n'avait plus tiré qu'avec un seul canon à partir de 9h15 (joint sauté au canon de droite immobilisant l'appareil télescopique).

 

Munitions consommées

Tourelle de 155  17 obus à mitraille

                              43 obus allongés

Cons de 120L     116 obus à Mitraille

                              160 obus ords explosifs

 

le cpt Guenot relate...

 5h30 Le Gouverneur est invité à faire agir l’artillerie du fort sur les bois qui couronnent le Mont et que nos troupes vont essayer de chasser.

5h45 la bat.5 ouvre le feu sur ces bois.

  7h30 reçu l’ordre d’ouvrir le feu sur la position d’artillerie allemande au Nord du Montsec.

 Le tir est commencé quand arrivent les premiers obus allemands qui ont pour effet de faire rentrer prestement sous terre ceux qui observaient le tir.

Il est 7h50…En quelques coups la batterie 5 est encadrée (il fallait s’y attendre, cette batterie par sa situation formait un bel objectif) elle est alors en butte à un tir intensif et bien réglé qui m’oblige à arrêter momentanément le feu et à faire abriter  le personnel.

 Je me rends à l’observatoire 82, donne des instructions pour continuer le tir et j’observe le tir …un obus éclate à proximité de la visière de l’observatoire, le souffle m’enlève mon képi...

 Vers 8h15 un obus de gros calibre (150) frappe le coté gauche de la façade de la casemate/observatoire……

quelques instants après je reviens à moi et je me trouve couché sur le dos , le coté droit recouvert de matériaux divers ( pierre, bois, caisse de farine remplie de terre).

J’appelle au secours et je suis dégagé, conduit à l’infirmerie, le Dr BERT me panse, j’ai une fracture de la clavicule droite et des blessures et des contusions multiples.

 Le Cpt Delu qui se trouvait dans la casemate 82, en arrière de moi est aussi blessé. (contusion et blessures superficielles)

 Vers 10h accident à la tourelle 155 un obus l’atteint entre la coupole et l’avant cuirasse, met le feu à une gargousse que venait de lâcher le chargeur.

La flamme produite se propage dans la gaine qui entoure la chambre de tir et met le feu à quelques gargousses déposées près du monte charge.

Douze canonniers sont blessés (brûlures) dont deux grièvement le maître ouvrier en fer Delaunay et le brigadier Montcourant qui étaient en train de réparer un appareil télescopique n’avaient pu se dégager facilement.

Par suite de la panique qui s’est produite dans le peloton des servants de la tourelle, un pourvoyeur qui montait l’escalier en portant un obus est renversé, le projectile lui casse un jambe.

 Une heure et demie après l’accident on retire le canonnier réserviste Boudinot , presque asphyxié et brûlé.

 Un obus tombe sur une plate forme de la batterie 8 St Agnant, tue un brigadier (Boudinot cousin du précédent) et deux canonniers Lamour et Tondeur et blesse 3 autres canonniers.

A la fin de la journée la bat. de St Agnant est évacuée, sa garnison rejoint le fort de Liouville en rapportant les culasses. 

 La Bat. 13 (S/L Wanderwinckt) a pu tirer toute la journée sans que l’ennemi ait pu régler son tir sur elle.

La batterie 4 est vite réduite au silence.
Le bombardement cesse à 18 h.
le Lt Papin écrit dans son rapport cette journée.

Le fort présente un véritable aspect de fête...

Quand tout à coup, vers 7H 30  surviennent les premiers obus ennemis.

 Tir de réglage avec de petits calibres, suivi bientôt du tir à démolir avec des gros calibres 280 Krupp et 305 Autrichien dont l’obus pèse respectivement 340kg et 400kg. qui dévastent littéralement notre fort, à tel point, des 45 pièces de canon que nous possédions, il ne restait au soir que les deux tourelles en état de tirer.

Tout le reste était, ou démoli  ou culbuté sous les décombres et rendu inutilisable.

 …le massif de ma tourelle, suspendu en porte à faux, et comme minée par le dessous, simulait une dent déchaussée, vu de mon observatoire

 Je retrouve sur leurs lits d’infirmerie les capitaines Guenot et Delu .blessés par des éclats de caisses à sable destinées à la protection et qui furent projetées comme des fétus de paille au premier choc, en formant des projectiles à leur tour. 

 Le Major BERT s’emploie avec un calme parfait au milieu de ses blessés, dont certains sont à nouveau blessés par des éclats venant du dehors. Il a été d’ailleurs admirable de dévouement pendant toute la durée et aussi par la suite, jusqu’au jour où on a dû l’évacuer, à bout de forces ! 

 Notre redoute de St Agnant est gravement atteinte dès 10 h, et complètement démontée vers 19h . …où sa petite garnison fait retour au fort.

 Avec le Lt Bard, deux sous-officiers et quelques volontaires, nous essayons de dégager une pièce de 120 sur le parapet.

 L’ennemi nous voit et règle son tir. Après deux coups seulement, la pièce est mise hors d’usage.

  Nous continuons à tirer avec les tourelles, en nous relevant mutuellement entre officiers d’artillerie car nous sommes quatre Lieutenants pour les deux tourelles et ceci permet heureusement de dormir malgré que l’on sente tous les coups.

 Le fort étant comme secoué à chaque explosion de 305.

 

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